L’art depuis 1960 dans les collections du MuséeÂ
Le 10 décembre 1987, le Musée d’Art Moderne ouvre ses portes sur le site de La Terrasse, en bordure nord de la ville de Saint-Etienne. Construit par Didier Guichard, le bâtiment, sobre et fonctionnel, accueille la collection d’oeuvres d’art rassemblées depuis la fin du XIXème siècle et désormais à l’étroit au Musée d’art et d’industrie. Elle doit sa richesse et sa qualité aux différents conservateurs, directeurs, responsables politiques et mécènes visionnaires convaincus que l’art de leur temps devait toucher et former le plus grand nombre et constituait ainsi un moteur économique et social. La collection est l’une des rares en France à considérer le XXème siècle dans son entier, la situant juste derrière celle du Centre Pompidou.
À la faveur de nouveaux espaces d’exposition et de réserve, la politique d’acquisition prend alors un nouvel élan et, loin de céder à la tentation de l’échantillonnage, est définie autour de la constitution d’ensembles forts, structurés par la présence d’oeuvres exceptionnelles, représentatives des courants artistiques majeurs.
Ainsi les séries de toiles de Pierre Soulages ou de Jean Dubuffet, ou encore les ensembles uniques en France d’oeuvres des maîtres de l’abstraction américaine, de l’art allemand des années 1980, du nouveau réalisme et de la figuration narrative, d’Arte Povera, de Support/Surface ou de photographies côtoient des chefs d’oeuvre de la création contemporaine entrés récemment dans la collection tels Fladrine (1994) de Frank Stella, Il radici del verde del bosco (1987) de Giuseppe Penone Fifteen Hang-Outs (2003) de Gilbert and George, Ifafa IV (2004) de Bertrand Lavier ou encore Sanguis / Mantis Landscape (Battlefield) (2004) de Jan Fabre entrée dans la collection cette année.
Pour fêter son entrée dans sa troisième décennie d’existence, le Musée d’Art Moderne propose une vaste exposition de ses collections en mettant l’accent sur ses oeuvres datées des années 1960 à nos jours et son enrichissement au cours des dernières années. Ainsi seront notamment présentés des travaux de Christian Boltanski, Anthony Cragg, Wim Delvoye, Bernard Frize, Thomas Struth, Roman Opalka, Pascal Pinaud.
Outre des achats et des donations importantes (Vicky Rémy, François et Ninon Robelin, La Caisse des Dépôts, le Fonds national d’art contemporain), de nouveaux axes de collection ont été ouverts avec la photographie et le design jusqu’à constituer des ensembles remarquables dans ces domaines. Riche à ce jour de près de 15 000 oeuvres, de 900 pièces de design et de 2 000 photographies, la collection du Musée est l’une des plus importantes d’art moderne et contemporain en France. L’exposition «Design à l’ère spatiale» présente les chefs d’oeuvre des années 60 à 80 de cette collection.
Cet anniversaire est l’occasion de publier un nouveau Catalogue des collections du XXème siècle aux éditions Skira (256 pages, 280 images et cinq textes illustrés, version française et version anglaise). Cette nouvelle édition, par rapport à la précédente en 2000, présentera les collections de design et de photographie.
Le Musée d’Art Moderne propose tout au long de l’année un programme dense d’expositions temporaires, la présentation des collections n’occupant habituellement qu’une partie des espaces. Pour marquer ces 20 ans, les collections sont déployées dans l’ensemble des salles et une exposition temporaire est présentée dans la Salle des arts graphiques au premier étage. Günter Brus, l’un des fondateurs de l’Actionnisme Viennois, propose 200 oeuvres sur papier de petit format réalisées dans les années 1970 et 1980, encore jamais exposées. Cet événement annonce une série d’expositions d’artistes autrichiens, peu présentés en France, mais dont la production a marqué l’histoire de l’art.
Parallèlement à cet anniversaire, une riche programmation culturelle est mise en place. La Compagnie In Time, avec le metteur en scène Carine Pauchon et l’auteur Frédéric Houdaer est en résidence au Musée depuis le mois de septembre. Cette résidence aboutira à la création d’une performance sonore et vidéo à partir de textes rédigés au contact du personnel, de l’activité et de l’histoire du musée. Le langage des signes, le son, la vidéo et la danse permettront une mise en lumière du musée, lieu ancré depuis 20 ans dans la cité stéphanoise (présentation les 9 et 23 décembre 2007 à 15 heures).
Les 8 et 9 décembre auront lieu des Journées portes ouvertes gratuites proposant des activités pédagogiques et des animations qui dévoileront au grand public les coulisses et les métiers du musée : film, exposition de photographies, restauration d’oeuvres, ateliers adultes et enfants, etc.