Yoann Bourgeois
L’Art de la fugue
Révélation de l’automne 2011, Yoann Bourgeois offre avec L’Art de la fugue, à la croisée du cirque et de la danse, un ravissement qui flirte avec le vertige.
Formé au Centre national des arts du cirque et au Centre national de danse contemporaine, puis interprète auprès de Maguy Marin, Yohann Bourgeois s’est mis en Cavale (du titre d’une chorégraphie aérienne pour deux acteurs et un trampoline, en 2010).
Avec L’Art de la fugue, au gré des notes de l’œuvre éponyme de Jean-Sébastien Bach, il joue de catastrophes sur le fil, de vacillements et de mouvements continus d’apparition et disparition des corps. Un immense cube en bois, dont les surfaces tombent, s’effondrent ou coulissent, donne naissance à une multiplicité de paysages aux volumes changeants. Et la chute revient comme un leitmotiv, en thème et variations, dont le trampoline fournit l’incessante relance.
Cette quête du point de suspension fait atteindre un temps d’éternité délesté de la gravité. Entre construction et déconstruction d’actions, d’états de corps et d’espaces, entre temps métrique et sensible, temps discontinu et cyclique, se tissent là de multiples fils de tension.
L’Art de la fugue peut être considéré comme une étude dramatique, ou mieux, un théorème. On y expose en plusieurs phases la déconstruction méticuleuse d’un bloc de matière monolithique par deux acteurs, un homme et une femme, parallèlement à l’interprétation, en vis à vis, de l’œuvre de Jean Sébastien Bach. Cela vise, théâtralement, à la précision d’une leçon, mais une leçon fictive, ludique, elliptique, suspendue.
Il pourrait être question d’une certaine métaphysique, mais à l’accent bourguignon, bien vite ramenée sur terre.
Qui n’a pas rêvé de pouvoir déplacer les éléments d’un songe? La géométrie sait transpirer, elle a ses passions aussi: passions de relais, de superposition, d’angle, d’écart, de chute, de vol. Ses forces.
On pense aux enfants qui jouent avec les pièces d’un cube. L’horizon et l’origine sans doute sont perçus comme des formes totales: le Grand Tout, les acteurs sont en deçà , mais ils tendent vers cela. À la fin Bach meurt, en pleine fugue-que reste-t-il?- La musique.
Conception et mise en scène: Yoann Bourgeois en collaboration avec Marie Fonte
Regard extérieur: Vincent Weber
Interprètes: Clémence Coconnier et Yoann Bourgeois
Pianiste: Célimène Daudet
Musique: Die Kunst der Fuge, Jean-Sébastien Bach
Scénographie: Goury, Yoann Bourgeois et Marie Fonte
Création lumière: Caty Olive
Création son: Antoine Garry
Costumes: Ginette
Direction technique: Pierre Robelin
Construction décor: Techniscène et Ateliers de construction du CDNA
Equipe technique en tournée
Régie générale et plateau: Pierre Robelin
Régie lumière: Alain Balley
Régie son: Benoît Marchand
Repères biographiques
Yoann Bourgeois acrobate, acteur, jongleur, danseur est avant tout Joueur. Il grandit dans un petit village du jura. A l’école du Cirque plume, il découvre les jeux de vertiges. Plus tard, il sort diplômé du Centre National des Arts du Cirque de Châlons-en-Champagne qu’il aura traversé en alternance avec le Centre National de la Danse Contemporaine de Angers.
Il collabore avec Alexandre del Perrugia, avec Kitzou Dubois pour des recherches en apesanteur. Il devient ensuite artiste permanent du Centre Chorégraphique National de Rilleux-la-Pape, compagnie Maguy Marin où il œuvre pendant quatre années autour de l’incessante question de l’ «être ensemble».
Informations
Yoann Bourgeois, L’Art de la fugue à 20h30
Dimanches 24 février et 3 mars à 16h
Avec le Théâtre de la Ville
Salle 400