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L’Art contemporain et son exposition (1)

Ensemble d’interventions d’artistes, d’enseignants et de critiques d’art prononcées lors du séminaire mensuel « L’art contemporain et sa présentation » (1999-2001). Autant de contributions pour tenter de comprendre ce qui fait défaut à l’art contemporain dans sa relation au public – la perception que celui-ci en a -, et par rapport à la fonction sociale que l’art exerce.

— Auteurs : sous la direction d’Elisabeth Caillet et Catherine Perret
— Éditeur : L’Harmattan, Paris
— Collection : Patrimoines et sociétés
— Année : 2002
— Format : 21,50 x 13,50 cm
— Illustrations : aucune
— Pages : 160
— Langue : français
— ISBN : 2-7475-3264-X
— Prix : 14 €

Avant-propos
par Elisabeth Caillet et Catherine Perret (extrait, p. 11-12)

L’expérimentation artistique de nouvelles postures subjectives et par conséquent de nouvelles pratiques sociales suppose cependant un cadre réflexif qu’aucun espace virtuel ne peut remplacer, quand bien même il le métaphoriserait. L’absence de ce cadre réflexif, autrement dit de ce cadre critique, est actuellement sans doute l’un des problèmes majeurs de la présentation de l’art contemporain. Elle interdit sa réception active et livre les productions contemporaines à l’arbitraire des mises en scène et des gloses spécialisées. Ce séminaire voudrait ainsi contribuer à ébaucher les concepts primordiaux d’un tel dispositif critique, tenant compte de l’intériorisation par l’art de sa fonction d’opérateur social, mais ne se contentant pas de cette critique immanente aux œuvres, et la développant en contexte théorique, en discours partageable. Il ne s’agira donc pas de traiter de l’exposition de l’art contemporain, question déjà abordée et mise en œuvre (notamment par l’équipe de J.M. Poinsot) ni de son inscription muséale, que des spécialistes et des praticiens réalisent dans les faits et sur laquelle il est difficile de travailler spéculativement. On cherchera bien plutôt à interroger la nature de cet espace d’échange discursif actuellement manquant et sans lequel l’art contemporain perd tout sens : suffit-il de supposer l’espace public démocratique incarné dans telle ou telle technologie pour l’en déduire ? Ou ne faut-il pas plutôt penser la manière dont il reste crypté dans l’art, et demeure l’enjeu d’une interprétation, que les dispositifs institutionnels, artistiques et culturels ont pour mission de rendre manifeste ? Si les œuvres créent a priori les conditions d’un espace discursif conunun, cet espace social n’en est pas pour autant réalisé en tant qu’espace d’une véritable conversation sociale. Il faut encore penser le passage de la condition à sa réalisation entre partenaires impliqués par cette question conservateurs, responsables culturels, artistes, philosophes.

(Texte publié avec l’aimable autorisation des éditions L’Harmattan)

Les auteurs
Noël Dolla est artiste plasticien.
Ange Leccia est artiste plasticien.
Jacques Bernar est brodeur de matières.
Jean Davallon est professeur à l’université d’Avignon et des Pays de Vaucluse (laboratoire Culture & Communication).
Catherine David est conservateur en chef des musées nationaux, directeur du With de With à Rotterdam, Pays-Bas.
Maria Wutz est critique d’art.
Jérôme Joy est compositeur et enseignant à l’École nationale supérieure d’Art Villa Arson à Nice, France.
Patrick Raynaud est artiste plasticien.
Jean-Marc Poinsot est professeur à l’université Rennes II.
Bernard Marcadé est critique d’art et organisateur d’expositions indépendant.
Alejandra Riera est artiste.

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