Présentation
Karine Lisbonne, Bernard Zürcher
L’Art, avec pertes ou profit ? Des compétences de l’art dans l’entreprise
On voit fleurir en Europe des entreprises arty à l’image des entreprises «éthiques». Ainsi, la banque Neuflize OBC (France) et le groupe Lhoist (Belgique), producteur mondial de chaux, passent régulièrement commande auprès de photographes contemporains ; l’industriel Akzo Nobel (Pays-Bas) a créé une fondation qui accueille des artistes en résidence ; le groupe Teseco (Italie), spécialisé dans le traitement écologique des déchets, a mis en œuvre un «laboratoire pour l’art contemporain» ; le Deutsche Guggenheim (Berlin), nouveau musée d’art contemporain, est issue d’une joint-venture entre la Deutsche Bank et la fondation Guggenheim. Cet intérêt, voire cette prédilection pour l’art touche les grands groupes comme les petites et moyennes entreprises.
Pourtant, l’alliance ne va pas de soi. Dans quel(s) but(s) l’entreprise s’intéresse-t-elle à l’art ? Et avec quelle légitimité ? Quelle finalité l’art peut-il trouver dans le monde du travail ? S’y dévoie-t-il ? A ces questions les auteurs répondent en étudiant différents exemples européens et la particularité française : le pays de l’exception culturelle demeure aussi celui du mécénat modeste, en dépit de signes encourageants, telle la loi du 1er août 2003.
Que l’entreprise soit utile à l’art et singulièrement à l’art d’aujourd’hui, les auteurs en sont cependant convaincus. Car ils ont enquêté à l’échelle européenne et relevé, pays par pays, des stratégies et des méthodes entrepreneuriales convaincantes : soutien de projets, production d’œuvres, collections et fondations d’entreprise. Ils analysent cette capacité de l’art à jouer divers rôles : faciliter l’expression des identités, véhiculer des valeurs culturelles, enrichir le quotidien des salariés… Autant de raisons pour lesquelles l’œuvre d’art exerce sur l’entreprise une attraction sans précédent.
Karine Lisbonne est diplômée d’HEC et de la London School of Economics, lauréate du Prix 2005 du Mécénat culturel (ministère de la Culture). Fondatrice de l’association Talents Avenir en 2000, elle a produit et exposé de jeunes artistes de l’ENSBA-Paris au siège de la Société Générale.
Bernard Zürcher, historien d’art et galeriste, est vice-président du CIPAC (Congrès interprofessionnel de l’art contemporain) et membre du comité de pilotage de la FIAC, après avoir été commissaire d’expositions au musée de l’Orangerie et au Palais de Tokyo. Il est l’un des fondateurs de l’Espace d’art contemporain sur le campus HEC.