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L’Art à l’état gazeux

Un ton ironique — voire cynique — pour un constat : la disparition de l’œuvre d’art au profit d’œuvres éphémères et une esthétisation à outrance de notre environnement. Une thèse qui envisage une requalification des théories esthétiques en accord avec cette évolution. Un essai critique bien argumenté malgré une subjectivité évidente.

— Éditeur : Stock, Paris
— Collection : Les essais
— Année : 2003
— Format : 21,50 x 13,50 cm
— Illustrations : aucune
— Pages : 205
— Langue : français
— ISBN : 2-234-05555-5
— Prix : 16,10 €

Introduction
par Yves Michaud (extrait, p. 23-24)

Dans les pages qui suivent je procéderai en trois temps qui reprendront chacune de ces stratégies descriptives.

D’abord (chapitre 1), il me faudra décrire « l’art contemporain » et ce sera l’objet d’une première étude, pour ainsi dire ethnologique et même ethnographique du monde de l’art contemporain. Je le décrirai comme un Persan débarquant de Perse.

J’envisagerai ensuite (chapitre 2) cette situation en la mettant en perspective par rapport à l’histoire maintenant achevée et close des arts visuels au XXe siècle.

Dans une troisième étape (chapitre 3), je montrerai comment la théorie esthétique a pris en compte ces changements soit en entrevoyant la crise qui conduit à cette situation (Benjamin), soit en proposant un retour au classicisme au sein du modernisme (Greenberg), soit encore en tentant de redéfinir ou de déplacer les concepts esthétiques pour rendre compte des nouvelles pratiques et nouveaux processus (dans la philosophie analytique de l’art notamment).

J’en viendrai alors à un dernier moment de la réflexion, plus ambitieux et plus risqué aussi (chapitre 4), en me demandant quelles perspectives sont ainsi ouvertes, quelle est la signification du nouveau régime de l’art qui s’est ainsi dessine — puisque l’art ne disparaît pas mais se vaporise, passe à l’état gazeux — aussi bien par rapport à la culture de masse que par rapport aux comportements de base de l’animal humain. En d’autres termes, triomphe de l’esthétique et vaporisation de l’art : qu’est-ce que cela veut dire dans l’expérience contemporaine? Quel avenir aussi se dessine pour l’art, sa production et sa réception?

(Texte publié avec l’aimable autorisation des éditions Stock)

L’auteur
Yves Michaud est professeur de philosophie à l’université de Paris I. Il a été de 1989 à 1996 directeur des Beaux-Arts, où il a mené une politique très remarquée. Il dirige l’université de tous les savoirs et a publié notamment La Crise de l’art contemporain (Puf), L’Artiste et les Commissaires (Jacqueline Chambon), Changement dans la violence (Odile Jacob).

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