L’exposition « European Attraction Ltd Tours » au CAP, Centre d’arts plastiques de Saint-Fons présente une installation de Lars Cuzner et Cassius Fadlabi qui s’inspire de la crise migratoire actuelle pour interroger la notion de parc humain et les dérives des médias de masse.
Une installation de Lars Cuzner et Cassius Fadlabi en lien avec l’actualité géopolitique
L’installation réalisée par Lars Cuzner et Cassius Fadlabi pour leur exposition au CAP s’inscrit dans la suite de projets singuliers qu’ils élaborent en relation avec des évènements médiatiques. Intitulée European Attraction Ltd Tours, l’œuvre associe divers objets et une vidéo, élément central, qui montre un camp de réfugiés filmé depuis un hélicoptère.
L’installation European Attraction Ltd Tours poursuit un projet débuté en 2014 par Lars Cuzner et Cassius Fadlabi à Olso, autour de la notion de « parc humain ». À l’occasion du centenaire de la Constitution norvégienne, le duo d’artistes avaient alors recréé un zoo humain créé en 1914 par une entreprise de loisirs nommée European Attraction Limited. A travers cette œuvre étaient critiqués à la fois le colonialisme et le voyeurisme du public.
European Attraction Ltd Tours : les camps de migrants sont-ils les nouveaux parcs humains ?
Avec l’œuvre European Attraction Ltd Tours est abordée une autre version du parc humain qui trouve un écho particulier dans l’actualité géopolitique : les camps de migrants. Parmi des socles sur lesquels sont disposés divers objets évoquant le sort des migrants comme des babouches de différents coloris et un petit gilet de sauvetage décoré de motifs enfantins, est diffusé le film d’un camp tourné selon le mode de communication des médias de masse.
A travers le film de European Attraction Ltd Tours, Lars Cuzner et Cassius Fadlabi montrent en effet le camp comme une zone touristique que l’on peut survoler sans être en contact avec le danger. Il en résulte une œuvre forte et polémique qui questionne le rôle de l’image en dénonçant le caractère obscène du regard que les médias nous incitent à poser sur l’autre et notre comportement de spectateur qui préfère être protégé par les filtres des images que d’être confronté directement à la douleur des autres.