Le photographe et cinéaste américain Larry Clark s’est déclaré «choqué et surpris» par la décision de la Mairie de Paris d’interdire aux mineurs son exposition du Musée d’art moderne de la Ville de Paris. Exclure les premiers destinataires de son œuvre lui semble une aberration. C’est justement aux jeunes qu’il cherche à parler.
Affirmant que «les enfants aiment son travail» et s’y reconnaissent, il en explique la raison par le fait que son œuvre brave les clichés et les tabous que la société a toujours plaqué sur l’adolescence.
Dans ses films et ses photographies d’adolescents, l’ambition de Larry Clark est en effet d’échapper à un regard naïf, celui des comédies américaines par exemple. A cette fin, il explicite les questionnements et les déviances propres à cet âge mais que tout le monde préfère taire: la sexualité, la drogue et la violence.
L’artiste s’inspire de la vie de jeunes modèles qu’il suit parfois sur plusieurs années, afin de mieux les comprendre.
Dans la «censure» de la Mairie de Paris, il décèle «une attaque des adultes contre les adolescents» (Le Monde, 2 oct. 2010), un manque de communication et de reconnaissance de la jeunesse dans ce qu’elle est intrinsèquement.
En somme, une façon de penser bêtement l’adolescence, ce contre quoi il n’a de cesse de lutter.
Larry Clark se défend de l’accusation de pornographie qui pèse sur ses images — celles-ci n’étant pas des mises en scène, simplement un reflet fidèle de la vie— tout en en assumant le caractère dérangeant, qu’il envisage comme intrinsèque à tout art.
En guise de réponse à la Mairie de Paris, il préconise ironiquement de préserver les plus naïfs à ce sujet en interdisant son exposition aux plus de 18 ans!
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