La polémique soulevée par l’interdiction aux mineurs de l’exposition Larry Clark à Paris a alimenté nombre de débats ces dernières semaines, entre la Mairie de Paris, les Verts et les médias.
Elle vient également de motiver une nouvelle censure des photographies de l’artiste américain Larry Clark. Deux clichés initialement prévus dans la section «Luxure» de l’exposition «Vice et volupté» de Berne viennent d’être retirés de leurs cimaises. Cette décision intervient deux jours avant le vernissage de cette exposition, qui aborde la notion de péché dans l’art du Moyen-Age à nos jours et qui est organisée conjointement par le Musée des Beaux-Arts et le centre Paul Klee de Berne, du 15 octobre 2010 au 20 février 2011.
Les directeurs de ces deux établissements, Matthias Frehner et Juri Steiner, avaient d’abord préféré un message d’avertissement, pointant le caractère pornographique et choquant de certaines images. Puis, embarrassés par la polémique parisienne et effrayés par d’éventuelles poursuites judiciaires, ils ont opté pour la prudence.
«En ce qui concerne Larry Clark, il y a vraiment un avant et un après Paris», ont-ils déclaré. Mais ils n’ont pas suivi à la lettre l’exemple de la Mairie de Paris. Au lieu de limiter la liberté du public, ils ont décidé de retirer purement et simplement les oeuvres qui pourraient faire débat.
La censure concerne deux photographies de Larry Clark, où une femme est menacée d’une arme à feu par un homme en érection. L’une d’entre elles, Brother and Sister (1973), est visible dans l’exposition de Paris. La censure s’étend aussi à un autre artiste, non pas un contemporain mais un pilier de l’histoire de l’art: l’expressionniste allemand George Grosz. Son aquarelle décrivant l’intimité d’un sexe féminin, jugée trop crue, a elle aussi été décrochée.
Depuis une semaine, l’exposition «Kiss the past hello» de Larry Clark au Musée d’art moderne de la Ville de Paris bat son plein avec une moyenne de 2000 visiteurs par jour, contre une moyenne habituelle de 300 seulement. Cette polémique y est sûrement pour quelque chose…
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— L’interview de Christophe Girard