Jean-Luc Gohard
L’AntiChambre du bonheur
Antichambre:
(Figuré) Dernière étape avant l’objectif final.
Bonheur:
Le bonheur (étymologiquement la bonne chance) est un état durable de plénitude et de satisfaction, état agréable et équilibré de l’esprit et du corps, d’où la souffrance, l’inquiétude et le trouble sont absents. C’est une notion des plus difficiles à déterminer.
Voici un titre d’exposition qui nous pose la question suivante: «Quelle peut donc être cette dernière étape avant ce que l’on appellerait le bonheur?» Jean Luc Gohard, à travers «l’Antichambre du bonheur», nous livre sa réponse.
Artiste, il doit travailler parallèlement à ses activités créatives. Fort de toutes ses expériences acquises par le biais de ses emplois alimentaires où certaines qualifications n’ont pas lieu d’être exploitées, il nous retranscrit son vécu et ses anecdotes au travers de ses propositions artistiques.
Ayant souvent travaillé dans des cinémas, il a axé ses recherches sur cet univers, en a emprunté le vocabulaire, les objets, les codes et les signes récurrents qu’il a traités comme des motifs et des sujets déclinables à l’infini comme peut le faire la publicité au centre de notre système de consommation.
Le pop-corn indissociable du cinéma pour grand nombre de spectateurs-consommateurs, est ici le lien visuel de la plupart des pièces. Il est détourné, accessoirisé, transformé. Aussi, toutes les propositions présentées au sein de l’exposition ne sont que le résultat d’anecdotes entendues et vécues durant les années passées à servir les clients, à satisfaire toutes les demandes et les besoins, à combler l’état de manque de l’existence humaine.
Jean Luc Gohard s’inspire du système consumériste pour nous proposer son univers qui fait état d’une constatation, d’un état des lieux, d’un «regard critique» ou bien encore d’une retranscription figée et sacralisée de la société qui l’entoure.
Peut-être est-ce une moquerie de nos habitudes de consommateurs assistés et souvent exigeants qui ont laissé leurs soucis, leurs vies, leurs cerveaux derrière eux pour mieux profiter du moment qu’ils viennent consommer, payer, acheter…
Dans l’exposition, les codes et les signes usuels seront inversés, c’est donc au spectateur de se réinventer une attitude, de changer ses habitudes malgré les artefacts qui seront utilisés.