« Land of the Sun » de Carole Benzaken
Une première œuvre marque le départ de cette quête: un portrait d’ananas déchiqueté, peinture d’une image en cours de décomposition trouvée à Paris. Une autre œuvre symbolise une destination: la Porte du non retour, peinture marine d’un lieu de mémoire, Ouidah au Bénin, port d’où partaient les esclaves africains.
Cette exposition marque aussi le retour en force du dessin comme pratique à part entière entrant dans un dialogue direct avec la peinture. Il est question ici d’images, de rencontres et de destinations croisées, voire démultipliées. La peinture devient abstraite ou plutôt abolit cette frontière obsolète entre l’abstrait et le figuré: l’image de départ se décompose en joyeux éclats de couleurs et part à la rencontre d’une destination, une image de «la Porte du non retour» à Ouidah, paysage de mer exotique d’apparence paisible qui pourtant masque par sa beauté un des drames les plus marquants de la condition humaine: le départ ou plutôt le non retour des esclaves.
Il s’agit pour Carole Benzaken, de questionner ces images, leurs fondements, leurs origines et d’aller au-delà dans une quête en va-et-vient qui peut aussi à travers des tableaux de soleils couchants et d’apparence sereines, la ramener à Los Angeles où elle a vécu, au cœur de la communauté survivante «replantée».
Article sur l’exposition
Nous vous incitons à lire l’article rédigé par Julia Peker sur cette exposition en cliquant sur le lien ci-dessous.
critique
Land of the Sun