Hoël Duret
Lancement de I can do anything badly, faire sans savoir est un sens commun
Fruit d’une recherche sur les notions de perte du savoir-faire et de pratique amateur, cette parution constitue pour Hoël Duret un manifeste de sa démarche. L’ouvrage retrace l’histoire sociale et esthétique du bricolage à travers la société bourgeoise à Londres au XIXe siècle, le mouvement Arts & Crafts, le Bauhaus, le Craft Movement aux États-Unis, la standardisation des outils pour terminer par la contre-culture et le Do It Yourself.
Développant cette pratique du bricolage dans la production artistique contemporaine, Hoël Duret étaye son propos d’entretiens réalisés avec les plasticiens Wilfrid Almendra, Alain Bublex, Julien Berthier, Mathis Collins, Aurélien Mole et Frédéric Teschner. Chacun active, dans des propositions plastiques variées, un questionnement sur l’architecture, sur les usages de nos outils quotidiens et plus encore sur la construction de ces instruments et espaces afférents.
Cette réflexion éditoriale reprend les recherches et le positionnement plastiques d’Hoël Duret où la technique de la tentative règne. Déplaçant le simple paramètre de l’essai, l’artiste pratique un déploiement formel dans ses réalisations qui mêlent à l’esthétique du bricolage un regard, un activisme et une part d’ironie sur notre société actuelle: pour exemple la série de dessins «Sans titre (l’information est une vocation)» propose une adaptation de notre mobilier publicitaire en espace de vie.
I can do anything badly, faire sans savoir est un sens commun témoigne du dépassement du bricolage comme simple illustration d’une économie matérielle. Objet autoproduit, autofinancé, cet ouvrage répond par sa forme graphique et matérielle à la concrétisation des réflexions abordées dans cette édition.