Ashley Bickerton, Angela Bulloch, Shirley Jaffe, Pierre Joseph, Tobias Madison, Mathieu Malouf, Lucy McKenzie, Laura Owens, Eduardo Paolozzi
L’almanach 16
«L’Almanach 16» est la deuxième édition d’une exposition qui rassemble les œuvres de dix-huit artistes de nationalités différentes. Il ne s’agit pas d’une exposition à thème, mais plutôt d’une photographie des intérêts du Consortium à un instant précis, d’où le titre « Almanach ». Chaque artiste dispose d’une salle pour lui seul, et les matériaux sont très divers: photographie, peinture, installation, sculpture, film, vidéo, témoignent aussi de la diversité des pratiques actuelles.
La série d’expositions s’ouvre sur une mise en scène de copies d’œuvres de Raphaël, réalisées par Bénigne Gagneraux: L’Ecole d’Athènes dialogue à merveille avec cet espace d’exposition contemporain. La salle suivante du rez-de-chaussée accueille une pièce étonnante réalisée par Alessandro Pessoli. On y voit Fortunello, personnage emblématique de la culture italienne et symbolique d’une période sensible de son histoire, incarné par Petrolini dans un court-métrage de 1915.
Lucy McKenzie, artiste hyperréaliste s’intéressant aux lieux et à la frontière entre l’intime et vie publique, propose une série de panneaux regroupant des images hétéroclites ainsi qu’une maquette figurant des intérieurs stylés et dépouillés, tandis qu’Angela Bulloch s’inspire de l’espace urbain et de l’univers de la science-fiction pour concevoir des sculptures lumineuses à l’esthétique épurée. Enfin, artiste plein d’humour à l’univers décalé, Mathieu Malouf propose un portrait de David Joselit, contemplant une assemblée surréaliste de véritables hamburgers peints.
L’étape suivante de l’exposition permet de découvrir les toiles expressionnistes de Shirley Jaffe, situées entre abstraction richement colorée et restes flous d’éléments figuratifs, mais également les sculptures et sérigraphies d’Edouardo Paolozzi: les séries General Dynamic FUN induisent une réflexion pertinente sur la modernité, la société de consommation et la quête typiquement humaine d’auto perfectionnement qu’elle implique.
Dans la dernière grande salle du rez-de-chaussée, Julia Wachtel fait dialoguer images d’actualité et personnages de cartoon’s des années 1960 et des 1970, pour un jeu de contraste tantôt humoristique, tantôt poétique, tandis que Didier Vermeiren donne à voir une vision épurée, minimaliste, et néanmoins vibrante de la sculpture. Enfin, le travail d’Ashley Bickerton propose une satire acerbe et haute en couleur de la société de consommation.
La vidéo est à l’honneur dans la première salle de l’étage avec une étrange fiction de Tobias Madison, située entre utopique dystopie et elle-même inspirée du célèbre film de Shuji Terayama, Emperor Tomato Ketchup. On apprécie dans l’espace suivant le caractère brut et sincère des sculptures de Peter Wächtler, à la fois familières et pétries d’étrangeté, puis les paysages classiques de Pointelin et Rutault pour leur poésie mélancolique. Du côté du médium photographique, la série des champs de colza de Pierre Joseph expose sa quête de l’identique, accomplie à l’aide de divers ajustements techniques. L’exposition se clôt sur les huit toiles peintes découpées de l’artiste coréen Lee Seung- Taek: ces bourgeons géants, peints de motifs végétaux, sont une évocation symbolique et poétique de la puissance créatrice qui l’anime.