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L’Action restreinte

«L’art moderne selon Mallarmé». Ambitieux projet que cette exposition dont voici le catalogue : près de 700 œuvres et documents pour rendre compte de l’influence de la poétique mallarméenne dans l’art du XXe siècle. Un tissage de correspondances entre art et poésie, entre artistes et poètes, entre peinture et langage, de 1850 à 1960.

— Auteurs : Jean-François Chevrier ; préface de Corinne Diserens
— Éditeurs : Hazan, Paris / Musée des beaux-arts, Nantes
— Année : 2005
— Format : 24 x 28 cm
— Illustrations : nombreuses, en couleurs et en noir et blanc
— Pages : 320
— Langue : français
— ISBN : 2-7541-0021-0
— Prix : 49 €

Présentation

L’Action restreinte est une relecture de l’histoire de l’art moderne selon Stéphane Mallarmé (1842-1898). Auteur du Coup de dés, mais aussi de fameux sonnets, de textes en prose recueillis dans les Divagations, d’un vaste ensemble de notes — inédites jusqu’en 1957 —, projetant un livre idéal qui serait un équivalent du monde, Mallarmé a élaboré une poétique complexe et particulièrement ouverte, qui a constitué une matrice pour de nombreuses recherches poétiques et plastiques tout au long du XXe siècle.

En étudiant notamment les origines de l’abstraction, de nombreux historiens d’art ont travaillé sur l’arrière-plan symboliste du modernisme. L’œuvre de Mallarmé apparaît centrale dans cette reconstitution. Déjà dans les années 1910, de nombreux acteurs ou observateurs de l’art d’avant-garde avaient rattaché la poétique mallarméenne aux formes les plus avancées de l’art post-cézannien, et en particulier du cubisme. Durant les années 1960, la tendance a été plutôt d’extraire Mallarmé du symbolisme en montrant que sa pensée excédait largement l’esthétique ou l’idéologie du mouvement littéraire et artistique mis en place dans les années 1880.

Jean-François Chevrier, revenant sur ces assimilations, explique ici en quoi l’extraordinaire ouverture de la poétique mallarméenne excède largement la seule théorie moderniste ou le mythe de la «poésie pure», voire en quoi elle s’oppose à la pensée utopique. Au moyen de clefs d’analyse comme la tension entre l’idée et l’actualité, le statut du vers comme seul recours contre le fond obscur des virtualités, la poésie concrète, la dissolution des mythes au profit d’une action restreinte à la scène de l’écriture, le rythme comme alternative au style pour préserver la diversité des libertés individuelles, cette étude interroge les textes et les oeuvres d’une centaine d’artistes et poètes ou écrivains, des années 1850 à la fin des années 1960. Quelques figures incontournables, parmi d’autres : Odilon Redon, Jules Laforgue, James Ensor, Guillaume Apollinaire, Loï;e Fuller, Edward Gordon Craig, Pablo Picasso, Georges Braque, Erik Satie, Umberto Boccioni, Buster Keaton, Marcel Duchamp, Vélimir Khlebnikov, Alexandra Exter, Kurt Schwitters, Raoul Hausmann, Hans Arp et Sophie Taeuber, André Breton, Max Ernst, Walker Evans, James Joyce, Antonin Artaud, Francis Ponge, Henri Michaux, Roberto Rossellini, Joseph Cornell, John Cage, Yvonne Rainer, Alighiero e Boetti, Marcel Broodthaers…

(Texte publié avec l’aimable autorisation des éditions Hazan — Tous droits réservés)

L’auteur
Jean-François Chevrier est historien de la photographie, professeur d’histoire de l’art et de la photographie à l’école nationale des Beaux-Arts de Paris. Il est l’auteur entre autres de Marcel Broodthaers (2004) ; Art et philosophie, ville et architecture (2003) ; Patrick Faigenbaum (Hazan, 2000).

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