Felice Varini
La Villette en suites: quatre créations de Felice Varini in situ
Depuis plus de trente ans, Felice Varini conçoit une œuvre située à la frontière de la création picturale. Les paysages urbains et les espaces fermés, avec leurs architectures, en constituant le support, il compose, à partir de formes géométriques, sa peinture spatiale. Sans équivalent, ses œuvres invitent tout un chacun à une vertigineuse balade qui dynamite l’ordre des perspectives établies. Par des formes simples et colorées, disposées de manière apparemment éclatée, Felice Varini crée, à chaque fois, une énigme d’un espace dont on pensait pourtant connaître par cœur les contours.
A chacun, au gré de son parcours, de trouver le point de vue choisi par l’artiste, ou les différents points de vue provoqués par les formes peintes jouant avec l’architecture. Instigateur d’œuvres hors cadre, Felice Varini donne à ses créations le pouvoir de s’élaborer librement devant nous, au gré de notre déambulation, révélant à travers fragments, lignes, formes, couleurs, des réalités dans leur totalité.
A partir des données spatiales qu’il relève, il définit un point de vue autour duquel son intervention se matérialisera. Si la forme peinte trouve une cohérence quand le spectateur se tient en ce point, lorsqu’il se déplace, elle rencontre l’espace et engendre une infinité de points de vue.
C’est dans l’ensemble des points de vue que réside le travail de Felice Varini. Dans ces explorations cinétiques auxquelles il nous invite, on y cherche un point de vue, on y croise des fragments de figures géométriques, on y découvre des portées de lignes surprenantes.
Les œuvres de Felice Varini ne se regardent pas, on y pénètre et elles se découvrent. Dynamiques, multiples, ses interventions combinent des recherches plastiques en dialogue avec l’histoire du tableau, la peinture, ses supports, leurs enjeux, propres à la création contemporaine. Elles nous laissent percevoir ce qu’est la profondeur de champ, sa perte, ce qu’est un support, sa dispersion, et où y voir, avec distance, le réel, tel qu’en lui-même.
Felice Varini a choisi d’investir trois lieux à La Villette:
— la galerie est de la Grande halle, avec Arcs de cercle sur diagonale.
De cet espace construit et ordonné aux arcs métalliques caractéristiques d’une architecture du 19ème siècle, Felice Varini propose une lecture inédite, à la fois contemplative et dynamique. Longeant la prairie, cette galerie couverte de la Grande halle est devenue depuis longtemps un espace privilégié des promeneurs. Felice Varini en dégage des mouvements, des couleurs et des rythmes pour offrir une création inattendue: Arcs de cercle sur diagonale. Une peinture rayonnante s’ouvre face à nous, et va s’achever au lointain, sur un pan de mur de la façade de la Philharmonie 2.
— le pavillon Paul-Delouvrier, avec Quatorze triangles percés/penchés, Rouge jaune noir bleu entre les disques et les trapèzes et Sept carrés pour sept colonnes.
Felice Varini présente un ensemble inédit de peintures liées à l’architecture très particulière du pavillon créé par l’architecte catalan Oscar Tusquets. Dans les 1000m² de ce bâtiment à la façade en marbre blanc, aux trois corps géométriques, il propose trois œuvres. Chacune des œuvres joue de sa forte singularité et de sa mise en perspective avec les deux autres. Dans chacune des salles, une œuvre, se projetant loin dans les espaces des autres salles, sans pour autant se mélanger aux autres œuvres.
— hall 3 de la Grande halle.
Une installation photographique dans l’espace de billetterie de la Grande halle présente une sélection de points de vue d’autres Å“uvres de Felice Varini réalisées dans le monde entier.