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La Ville, vues d artistes

La ville qui s’est constituée «contre» la campagne, est aujourd’hui devenue une «ville monde». Cette «mondialisation» est aussi la présence du monde entier dans l’inétriorité de chaque nation. Il s’agit ici de confronter les mutations urbaines avec la perception qu’en ont les artistes.

Information

Présentation
Bernard Vasseur
La Ville, vues d’artistes

Une invention récente: la dominante urbaine

Le sociologue Henri Mendras, en avait dressé le constat dès 1970 dans La Fin des paysans: le recul de la société rurale –dominante depuis des siècles innombrables–  s’est accompli en deux générations, pendant les «Trente glorieuses» avec la montée en puissance des villes, mais aussi la dilatation des banlieues, l’englobement des communes suburbaines, toute une architecture de tours et de barres construites
à la hâte pour accueillir cet exode de populations des campagnes, et tout le cortège de transformations de la consommation, des infrastructures, des transports, des modes de vie, des mœurs, des mentalités.


Des mutations qui se poursuivent: la «ville-monde»
La ville, qui s’est constituée «contre» la campagne, est aujourd’hui devenue une «ville-monde». Le brassage des populations y est constant et le «monde» n’y est pas un horizon réduit à l’extériorité de «l’État-nation». Car «la mondialisation» est aussi la présence du monde entier dans l’intériorité de chaque nation, de chaque société.
 Et ce phénomène se marque surtout dans la ville, devenue lieu de concentration de 80% des habitants du monde.

Les artistes et la ville

Des mutations aussi essentielles de «l’être ensemble», de «l’en commun» des hommes ne pouvaient évidemment pas échapper aux artistes qui ont été et en sont les contemporains.

Par le passé déjà, nombre de grands artistes furent liés à des villes dont ils célébrèrent le génie propre (Michel-Ange, le Caravage et le Bernin à Rome, Goya à Madrid, Carpaccio à Venise,…). 
Mais cette fois c’est la transformation même du cadre urbain dans son ensemble qui a interrogé les créateurs de notre temps.

Le renouvellement de l’architecture et de ses matériaux, la conception de paysages urbains, les possibilités plastiques, visuelles issues des technologies les plus innovantes, l’interrogation croissante de ’environnement, du cadre de vie, la montée en puissance des moyens de transport, l’essor de la communication, l’entrée dans l’ère numérique, mais aussi la place des humains et de leur vie dans cet éclatement du tissu urbain ainsi que la constitution de «mégalopole»,tout ceci a permis des rencontres inédites entre l’art et la ville.


Le projet de ce livre est donc de croiser ces mutations urbaines bien réelles avec le regard qu’en ont eu les artistes, d’interroger les évolutions les plus récentes de la ville et des manières d’y vivre en les confrontant avec les expressions de la prise de conscience qu’en ont exprimée les plasticiens de toutes disciplines et de toutes esthétiques.

Un musée contemporain pour des mutations contemporaines
Pour éviter la dilution du propos, nous avons volontairement circonscrit nos investigations à l’exploration de la collection d’un grand musée qui s’est constituée en plein au cours de ces années là et précisément au cœur de ces mutations urbaines, celle du MAC/VAL (Musée d’Art Contemporain du Val de Marne) 

Ce musée s’est ouvert en 2005 à Vitry-sur-Seine pour montrer une collection qui s’est constituée sur près de trente ans depuis 1982. 
Nous y sommes bien au centre de notre projet: au point de rencontre de la ville en devenir et des œuvres des artistes d’aujourd’hui.

L’installation et le succès croissant du MAC/VAL dans une ville de grande densité humaine, située dans une «banlieue» populaire témoignent également du regard nouveau que la «société» porte sur l’art 
et les artistes.
En notre temps post moderne, la ville et ses réseaux ne cessent de nourrir le regard des artistes, qui à son tour alimente une sensibilité élargie au public.

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