Erich Von Stroheim, Gertrude Stein, Agathe May, John Heartfield, Vincent Corpet, Denis Laget, Camille Flammarion, Jochen Gerner, Killoffer, Haruki Murakami
La vie est un collage
Née sous les auspices du collage, principe fondateur de la pensée, cette exposition réunit des livres et des œuvres (écrivains et artistes). Chaque ouvrage présenté est mis en relation étroite avec une ou un groupe d’œuvres. Les correspondances sont multiples, allant des sujets aux biographies, des analogies formelles aux liens d’amitié, de la pensée à l’esprit, etc. C’est un véritable travail de collage puisque le point de départ — la contrainte — était soit l’artiste auquel il a fallu associer un ouvrage, soit un ouvrage auquel il fallait associer un artiste. La seconde contrainte était que les ouvrages devaient provenir exclusivement de ma collection, évidemment.
Ce peut paraître quelquefois tiré par les cheveux, en tout cas, dans l’exposition, chaque choix est justifié — ce qui n’empêche pas que la justification paraisse également tirée par les cheveux.
On trouve dans le désordre Erich Von Stroheim associé à Olivier Blanckart, Gertrude Stein à Agathe May, John Heartfield à Vincent Corpet, Denis Laget à Camille Flammarion, Jochen Gerner à Giovanni Boccacio, Philippe Favier à Félix Vallotton et Rémy de Gourmont, Ramuntcho Matta à Chris Marker, Killoffer au Révérend Père Louis-Marie Sinistrari d’Ameno, AlunWilliams à Gaston de Pawlowski, Michel Gouéry à Robert Willan, Charbel-Joseph H. Boutros à John Cage, Marc Desgrandchamps à Pier Paolo Pasolini, Guillaume Pinard à Messieurs Bonamy, Broca et Beau, Benjamin Swaim à Robert Filliou, Magdi Sednadji à Ambrose Bierce, et enfin, Mimosa Echard à Haruki Murakami.
Avouons que cette association en dépit du bon sens est assez intrigante et que la justification même de celle-ci ne peut être qu’improbable.
Paul Valéry ne disait-il pas que «les recherches insensées sont parentes de découvertes imprévues»?