L’exposition « La troisième calamité » à la galerie Showcase de Grenoble réunit les œuvres réalisées en 2016 par Simon Boudvin lors d’une résidence de deux mois à Hanoï, au Vietnam. Des dessins nourris par la double formation de Simon Boudvin, en arts plastiques et en architecture.
Les grilles de Hanoï, une source de motifs graphiques pour Simon Boudvin
Le titre de l’exposition, « La troisième calamité », est une référence aux croyances vietnamiennes selon lesquelles les foyers peuvent subir trois types de malheurs : le feu, l’eau et les voleurs. Des grilles installées devant les fenêtres servent de rempart contre la troisième calamité, les voleurs, en empêchant les intrusions, dans des maisons dont les fenêtres sont souvent dépourvues de vitres.
Ces grilles, ornements en métal caractéristiques des habitations de Hanoï, sont au centre du travail réalisé par Simon Boudvin au cours de son séjour vietnamien. Motivé par un regard d’artiste et d’architecte, le premier acte de cette résidence fut une exploration de la partie est de la ville. Observant les habitations, Simon Boudvin dressa un inventaire photographique des diverses décorations des façades des immeubles. De ces photographies ressortent trois motifs géométriques récurrents : les disques, les losanges et les ensembles de trois carrés alignés horizontalement.
Des Å“uvres entre art et architecture
Le travail de Simon Boudvin autour des grilles a quant à lui pris la forme de photographies mais aussi de dessins et de textes. Ces créations mettent en lumière des motifs singuliers réalisés à partir d’éléments graphiques identiques mais diversement assemblés : des éléments géométriques de base tels que le rectangle, le losange et le cercle.
Des Å“uvres antérieures de Simon Boudvin témoignent elles aussi du croisement entre art et architecture et d’une pratique ouverte à une multitude de médiums (photographie, dessin, sculpture et textes), et de matériaux (plâtre, verre, matières naturelles, béton, bois, fer…) Les techniques, supports et évolutions sociales et culturelles de l’architecture sont abordées dans la réalisation sculpturale Tables 04 (Egleton), datant de 2014, un ensemble de tables et bancs en béton coulés dans la terre, ou encore dans Ailanthus Altissima, un inventaire photographique et cartographique en cours depuis 2011, des plantes sauvages poussant dans le quartier où réside Simon Boudvin.