Par Cécile Strouk
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Pour la deuxième fois consécutive, la Suisse est victime de vols d’œuvres d’art. Le 6 février dernier, le centre culturel de Pfäffikon a vu disparaître deux Picasso, un Verre et Pichet de 1944 et une Tête de cheval de 1962.
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Quatre jours plus tard, l’un des vols d’art les plus importants d’Europe est commis à Zurich. Trois hommes cagoulés et armés surgissent dans la grande maison qui abrite une partie de la collection Bührle. Ils s’emparent en quelques minutes de quatre œuvres impressionnistes : le Garçon au gilet rouge Cézanne (1888), Ludovic Lepic et ses filles de Degas (1871), le Champ de coquelicots près de Vétheuil de Monet (1880) et Harmonie en fleurs de Van Gogh (1890).
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Le choix de ces œuvres, estimées à 115 millions d’euros, paraît résulter d’un vol aléatoire. Les malfaiteurs auraient pu s’emparer de tableaux beaucoup plus chers.
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Cette nouvelle vague de vols d’œuvres d’art traduit un phénomène récent : «l’artnapping». Les voleurs s’emparent d’œuvres plus ou moins coûteuses, non pas pour les revendre au grand jour, mais en vue d’obtenir une rançon, les échanger contre de la drogue, des armes ou… des réductions peines. Très fréquent en Amérique latine et en Floride, «l’artnapping» tend à se répandre en Europe.
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Alarmée par le développement de ce phénomène, la ministre de la Culture Christine Albanel veut faire de la lutte contre «l’artnapping» une de ses priorités lors de la présidence française de l’Union européenne, en juillet.
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