Taro Izumi
La Source des Rides
La source des rides dans les poils du dos / L’eau épaisse (s’accumule dans un trou au ventre).
L’énergie peut rendre instable des éléments apparemment fixes. On voit souvent ce phénomène d’instabilité se produire dans nos rêves, mais dans la réalité, beaucoup d’événements générés par l’homme doivent s’accumuler.
Par des processus créatifs, il est possible d’expérimenter cette instabilité et de rendre visible l’invisible, comme sonder les entrailles d’une oeuvre.
Ces derniers temps, la terre a tremblé si fort qu’il nous était impossible de tenir debout; les poteaux électriques et les bâtiments ont été violemment secoués, comme s’ils étaient en caoutchouc. La ville semblait toute entière faite de matières irréelles.
Ces événements se sont produits brusquement, mais une force invisible se meut en permanence sous la terre. Celle-ci augmente imperceptiblement et se manifeste soudainement sous la forme d’un tremblement de terre.
Ces catastrophes ne relèvent pas de la magie, pas plus que d’une histoire de malédiction. Ce peut-être simplement des choses naturelles, comme si en tirant sur la nappe d’une table, du thé venait à déborder, mais des centaines de millions de fois plus fort. Ce genre d’incident fait partie de notre vie quotidienne. Mais au travers des cataclysmes, nous réalisons qu’il est impossible de figer la terre, ses «entrailles» bougent perpétuellement.
Pour cette exposition, je tente d’immobiliser les éléments d’un monde en mouvement. Pour autant, comment pourrais-je créer une oeuvre dans un environnement presque statique?
Dans mes oeuvres, il est possible d’observer simultanément un état et un processus, comme si je pouvais révéler à la fois l’enveloppe et les entrailles de la peinture et de la sculpture. L’utilisation de la vidéo, revient presque à toucher les organes internes du monde. Réaliser des installations dans un espace construit, c’est un peu comme y révéler ses os et ses organes.
Taro Izumi
Traduction: Takeshi Sugiura
Article sur l’exposition
Nous vous incitons à lire l’article rédigé par François Salmeron sur cette exposition en cliquant sur le lien ci-dessous.
critique
La Source des Rides