Virginie Yassef
La seconde est partie la première
Virginie Yassef crée des vidéos, des photographies et des sculptures qui semblent puiser leur source dans le monde de l’enfance. Sous le regard de l’artiste, les gestes du quotidien, des situations simples prennent une dimension nouvelle. Sollicitant régulièrement la participation du visiteur dans ses installations, Virgine Yassef interroge, pour son projet au Jeu de Paume, le rôle du corps dans l’espace d’exposition. En collaboration avec d’autres créateurs (artistes, compositeurs…), elle expérimente une collaboration scénographique.
Installé dans l’espace du foyer, un éléphant constitue le cœur du dispositif. Conçue spécifiquement pour l’exposition, cette œuvre explore les liens ambigus entre sculpture et architecture, art majeur et art populaire. Cette structure, qui semble issue d’un décor de théâtre, évoque la figure emblématique du cheval de Troie. Des sons, qui s’échappent des entrailles de l’animal, suggèrent la présence d’un possible atelier clandestin.
L’œuvre est mise en scène au sein d’une plus large installation constituée de chaises reproduisant la « Crate chair » que Gerrit Rietveld – designer, architecte et ébéniste néerlandais – dessina en 1934. Ce modèle représente un archétype de l’assise: il est conçu pour être réalisé de façon extrêmement simple avec des matériaux sommaires, des planches issues de palettes en bois.
Le dialogue s’instaure ici encore entre la logique de production de masse et la création artistique. Pensée à la fois comme un travail autonome mais aussi comme un lieu à habiter, cette installation devrait accueillir ponctuellement des performances.
Dans l’espace de la mezzanine, l’artiste réinterprète, l’œuvre intitulée « Alloy ». Dans ce film, un enfant manipule des éléments aimantés et les assemble de façon aléatoire, créant ainsi des édifices à l’équilibre précaire.
critique
La seconde est partie la première, Virginie Yassef