Par Cécile Strouk
En pleine gloire, l’artiste hongrois Victor Vasarely a souhaité créer la «Cité polychrome du bonheur», un centre expérimental de recherche réunissant urbanistes, architectes et plasticiens. Dès 1966, il a proposé l’idée d’une fondation tournée vers l’avenir pour diffuser sa conception d’un «art pour tous» et de la «ville de demain» intégrant l’art à l’architecture.
Crée en 1976 à Aix-en-Provence, la fondation Vasarely accorde une place privilégiée aux nouvelles technologies, aux sciences et à l’informatique.
Toutefois, après trente ans d’existence, la fondation est en plein déclin. Manque d’argent, absence d’expositions. Renaud Belnet, avocat marseillais actuellement président, explique cette agonie par les malversations de son ancien président Charles Debbasch. Et par les actions de la famille Vasarely qui a retiré une partie de la collection léguée par l’artiste.
La fondation est aujourd’hui écartelée entre ceux qui ont animée et le petits-fils Pierre Vasarely.
Les anciens dirigeants, dont l’ex-directeur artistique Xavier Dourroux, voudraient transformer la fondation en un centre de recherche en science et industrie, comme l’avait souhaité Victor Vasarely. Un appel lancé dans Libération pour soutenir ce projet accuse le petits-fils Vasarely de se placer en sauveur d’une institution qu’il a conduite à l’échec.
Pierre Vasarely réagit en blâmant ses détracteurs de «récupérer un bâtiment de réputation mondiale sans respecter les volontés de [son] grand-père». Ne souhaitant pas abandonner la fondation, il a décidé de la placer sous l’autorité d’un administrateur judiciaire. Une pétition en sa faveur adressée au Président de la République et à la ministre de la Culture aurait déjà récolté plus de 2000 voix.