Communiqué de presse
Christian Ruby
La question du spectateur : problèmes d’histoire et de configuration
La ferme du Buisson propose une exposition sur le thème du Portrait de l’artiste en spectateur.
Comment être témoin et acteur du monde dans lequel on vit tout en restant chez soi ? En se penchant à la fenêtre. A la manière de James Stewart dans Fenêtre sur cour (Alfred Hitchcock), les artistes enregistrent et transforment ce qu’ils voient en face de chez eux. Leurs oeuvres nous renvoient à notre propre position de spectateur dans l’exposition : entre contemplation, voyeurisme et espionnage, entre distance et tentative d’appropriation. Cette exposition collective réunit des artistes de générations et d’horizons géographiques divers qui proposent leurs visions du monde : où l’espace privé rencontre l’espace public, où le désoeuvrement nourrit les hallucinations, où l’histoire personnelle se confond avec les grands mouvements historiques, sociaux ou politiques. L’espace d’exposition multiplie les points de vue (percées, plongées, contre-plongées) et invite à une déambulation de pièce en pièce où les oeuvres apparaissent comme autant de fenêtres ouvertes sur le monde.
Dans le cadre de cette exposition, Christian Ruby reviendra sur son dernier ouvrage, L’âge du public et du spectateur (La Lettre Volée, 2007) dans lequel il explore les enjeux esthétiques et politiques du spectateur et du « devenir public », en abordant ces deux notions d’un point de vue historique. Ces notions ont en effet constitué le socle de la vie politique, culturelle et artistique moderne.
Ce dernier explique qu’ « on n’a pu inventer la culture et l’art […] qu’en inventant le public. Mais si la forme de la culture et de l’art ont été inventées une fois pour toutes […], le public est à refaire constamment devant chaque Å“uvre. »
Si l’éducation esthétique a longtemps eu une fonction émancipatrice, elle sert à présent de modèle pour imposer des postures, des émotions, des communautés standardisées qui transforment le spectateur en consommateur. À partir de ce constat, Christian Ruby propose une réflexion en trois temps : qu’a donc été cet âge du public et du spectateur ? Pourquoi a-t-il muté en âge des gens et de la gestion des foules ? Comment défaire ces processus d’esthétisation et ouvrir de nouvelles manières d’agir, de penser, de raisonner ?
La conférence débutera à 18h30.
Entrée libre sur présentation du billet de l’exposition.