Xavier Antin, Thomas Bayrle, Katinka Bock, Documentation Céline Duval, Jimmie Durham, Joan Fontcuberta, John Giorno, Andy Goldsworthy, Carsten Höller
La Promenade. Une balade dans le dépôt long du Cnap
Entrant dans le cercle fermé des musées français bénéficiant de dépôts longs du Centre national des arts plastiques, le Musée régional d’art contemporain Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées va accueillir 170 nouvelles œuvres pour cinq ans, augmentant ainsi de 38 % sa collection.
L’ensemble du prêt ne sera dévoilé que progressivement au fil d’expositions thématiques. La première d’entre elles, se veut l’inauguration de cette période de fonds enrichi et offre une déambulation poétique à travers ce dépôt.
C’est à Robert Walser et à sa nouvelle La Promenade que l’exposition doit son titre, tout en proposant une nouvelle démonstration de son propos. Comme le narrateur de La Promenade qui quitte sa table d’écrivain pour se confronter au réel du dehors et qui, au gré de sa marche, découvre combien l’imaginaire est en fait omniprésent dans ce que nous nommons «réalité», le visiteur de l’exposition du MRAC fera l’expérience, au fil des œuvres rencontrées, d’émotions et de pensées propres à remettre en question sa perception du réel.
Chacun de ces provocateurs de sensations est aussi un déstabilisateur du réel. La sculpture Spread-Eagle de Mike Kelley offre la vision déstructurée d’un aigle, une installation de Jessica Stockholder se joue des cloisons et des frontières, James Turrell fait de la lumière le sujet même de ses créations grâce à son travail innovant sur les techniques photographiques, Carsten Höller redéfinit le lien entre science et art à travers ses canaris hybrides et contre-nature photographiés et tragiquement mis en valeur par un procédé de photogravures tirées à la poudre d’or, Allison Knowles sème des indices oubliés sur une plage et les larges impressions de Kelley Walker, utilisant des images de la culture populaire et de la publicité, réorientent notre perception de celles-ci par un jeu de rotation, de recouvrement par des taches de couleurs, des tags ou éclaboussures.
Ces quelques œuvres parmi celles constituant cette Promenade — infime extrait du dépôt —, sont autant d’exemples du talent qu’ont les artistes à remettre en question nos certitudes, à nous obliger à changer notre vision du monde jusqu’à notre quotidien le plus familier. Promenade dans l’espace autant que dans la psyché, le parcours réaffirme les limites floues qui séparent le rêve de la réalité.
Informations
146, avenue de la Plage
Sérignan