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La Porte immobile

Axel Pahlavi met en scène dans de très grands formats des personnages en pleine introspection et absents du monde.
Dans le tableau Albator, le personnage bien connu du manga japonais, est incarné par une femme qui pose de profil, debout, les yeux baissés, le pied sur un banc, une main posée sur le genou. Derrière elle s’étend une galaxie rouge et noire peuplée d’étoiles.
L’héroïne androgyne se retire dans ses pensées avant d’assumer et d’accomplir sa mission.

A partir de l’imagerie populaire des années 80, Axel Pahlavi interroge  l’existence et adolescence. Les couleurs pop — peintes à l’huile, à l’acrylique et à l’aérosol — renforcent l’aspect kitch et gothique de ces grands portraits.
Avec une grande virtuosité, il réussit à dépeindre ces êtres en mutation qui sont sur le point d’affronter leur destin.

Dj Horizon est le tableau d’une femme Dj dans une boîte de nuit. L’atmosphère mauve et bleutée des spots de lumière assombrissent son visage. Le regard fixe, absorbée dans ses pensées, elle porte un blouson de cuir qui laisse entrevoir un tee shirt d’Heavy Metal. Surgies de l’obscurité, deux grandes mains velues lui tendent une rose sanguinolente.

Axel Pahlavi brave les interdits et le «bon goût». Sa palette de couleurs associe des teintes proscrites par convention tout en parvenant à les faire tenir dans un équilibre précaire. A l’image des individus qu’il peint, sa peinture exprime la démesure.

Le thème de l’infini et de sa quête se retrouve dans les deux peintures de galaxies qui se font face.
La première galaxie s’étend sur un grand tableau aux teintes orangées, rouges et noires, qui happe et repousse le regard. La débauche de couleurs organiques évoque des entrailles avides de nous absorber.
L’autre galaxie est une fresque murale d’aspect graphique sur laquelle est accroché un tableau d’un format plus petit, recouvert d’une vitre, intitulé Charlotte.

Charlotte représente une adolescente extatique, la bouche ouverte dans un cri de joie, prête à bondir de sa chaise. Un damier, peint sur la vitre du tableau, agit comme une camisole de force. En inscrivant son personnage dans une cage, au sein de l’infini de la galaxie, Axel Pahlavi évoque le tourment mais aussi la joie de ressentir des émotions qui ne connaissent pas de limite.

Accroché dans la vitrine de la galerie, La Porte immobile fait écho au personnage de Charlotte, mais de façon plus inquiétante. Une fente munie de barreaux tranche sur la surface noire de la toile et ne laisse filtrer que le regard fou et halluciné d’une femme derrière la porte.

Les personnages d’Axel Pahlavi assument une part de folie inquiétante et joyeuse. L’infini de la création n’est plus source d’angoisse. Il l’accueille avec exubérance dans un monde où l’émerveillement n’est jamais loin du monstrueux.

Axel Pahlavi
— Albator, 2008. Huile sur toile. 250 x 200 cm
— Charlotte, 2008. Huile sur toile, encadré, sablage sur vitre. 110 x 80 cm
— DJ Horizon, 2008. Huile et acrylique sur toile. 250 x 200 cm
— Galaxie, 2008. Acrylique sur toile. 400 x 200 cm
— La porte immobile, 2008. Acrylique sur toile. 195 x 130 cm

 

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