Olivier Bartoletti
La Playa del sordo
À la suite de la grande exposition estivale de Michel François, où la dimension du paysage était présente en filigrane, le CRAC Languedoc-Roussillon ouvre sa saison d’automne à trois artistes en proposant à chacun une exposition personnelle. Le titre de chacune d’elles est révélateur des trois points de vue des artistes et des relations entretenues entre leur travail et les valeurs que nous attribuons aux paysages. Ils révèlent le rôle que jouent les représentations dans la construction de notre vision du monde, et soulignent à quel point aujourd’hui nous sommes autant acteurs qu’instruments des paysages que nous construisons.
A première vue, tout diffère entre ces trois artistes. Cependant, ils ont en commun la question du paysage de «l’endroit du regard». Ils s’interrogent sur la place de l’artiste, mais aussi sur celle du public, ils ouvrent des perspectives de point de vue qu’ils nous livrent et nous proposent de partager à travers le parcours qu’ils dessinent dans les espaces du Centre Régional d’Art Contemporain à Sète.
«Olivier Bartolett conçoit le monde, les formes, à partir de la peinture c’est-à -dire à partir d’une disposition conceptuelle et mentale l’éloignant du littéral, de «l’objet d’art». Il n’y a pas d’objets chez Olivier Bartoletti, il y a la peinture qui se change et devient une construction, par exemple. Cette construction souvent fragile peut s’accrocher à un point de l’espace mettant en cause la gravitation, se poser sur un mur ou un sol, nous obligeant à relire le monde grâce à son organisation colorée, transparente, rythmée.» (Olivier Kaeppelin, directeur de la fondation Maeght, St-Paul-De-Vence, Poser l’insaisissable).
Au premier étage, la project-room est dédiée au projet d’Olivier Bartoletti: La Playa del sordo. L’artiste sillonne les plages, son exploration est de l’ordre de la quête. Depuis 2002, Olivier Bartoletti a délocalisé son atelier sur le littoral méditerranéen où il vit, entre la France (Languedoc-Roussillon) et l’Espagne (Catalogne), afin de prendre en compte dans sa pratique le territoire environnant, comme il le dit lui-même: «J’ai réglé l’économie de ma pratique de façon à créer les conditions qui me permettent d’articuler une critique de la représentation par la production d’objets esthétiques qui sont le fruit d’une expérience singulière d’art et de recherche: une ego/géo-politique.»
Vernissage
Vendredi 26 octobre 2012 Ã 18h30