Valérie Mréjen
La place de la Concorde
Les vidéos de Valérie Mréjen sont souvent inspirées de souvenirs, d’événements quotidiens, de détails cruels et burlesques de l’existence, de lieux communs, de malentendus… Elle y mélange divers types de récits, rapportés ou vécus, qu’elle réécrit et réarrange, avant de les mettre en scène avec des comédiens ou des personnes de son entourage.
Au Jeu de Paume Concorde, l’exposition regroupe 13 Å“uvres classiques du parcours artistique de Valérie Mréjen — Bouvet (1997), Au revoir, Merci, bonne journée (1997), Une noix (1997), Sympa (1998)… —, cinq pièces nouvelles produites spécialement, et des films présentés à l’auditorium. Par ailleurs, une carte blanche lui est donnée pour la programmation de quatre soirées cinéma.
Ce qui caractérise le travail de Valérie Mréjen est sans doute la simplicité des dialogues et d’une manière générale, l’absence de spectaculaire. Il s’agit pour elle d’évoquer des sujets qui touchent aux rapports humains, à l’identité, à nos rêves ou à la façon dont se construit notre expérience du réel.
Il semble néanmoins que chez Valérie Mréjen, la simplicité des histoires ait pour but d’isoler les rapports humains afin de rendre compte, avec force, du social. Intemporels, les personnages de ses vidéos (des acteurs professionnels mais aussi des amis) deviennent presque réels, comme ses histoires elles-mêmes. Si ses œuvres nous font rire ou sourire, c’est sans doute parce que l’on a le sentiment de se regarder ; ou parce que l’on doit suivre le chemin du détachement : pour rire de ce qui nous touche, il faut nous en dégager, nous en moquer.
critique
La Place de la Concorde, Valérie Mréjen