Weegee
La photographie noire
Pour la première fois à Lyon, et dans le cadre du festival international — Quais du Polar —, Le Bleu du Ciel s’associe à l’événement pour présenter une exposition du photographe Weegee intitulée « La photographie noire ».
Les travaux de Weegee, entièrement en noir et blanc, se focalisent sur la vie nocturne de la ville de New York et nous conduisent vers une succession d’incidents sordides ou tragiques. Pour l’artiste, son approche photographique consiste à «Montrer combien, dans une ville de dix millions d’habitants, les gens vivent en complète solitude».
Dans cette exposition l’accent est mis sur la tonalité générale bichromique de ces clichés sortis de la nuit, et ensuite sur la dimension documentaire des climats malsains et douloureux d’événements dramatiques, drolatiques ou ordinaires, dont il était alors le chroniqueur attentif.
Weegee le grand photographe américain qui a inspiré tant de créateurs, cinéastes, écrivains ou photographes, de Kubrick à Scorsese a pratiqué pendant des décennies l’extraction du noir, irruption fracassante de corps morts ou vivants comme surgis du fond des mines de ce New York des années d’avant et d’après guerre, scènes de la vie humaine édifiantes constitutives de cette œuvre exemplaire, qui outrepassait et outrepasse encore le statut du paparazzi voleur d’images.
De la collection Auer, les images les plus significatives ont été privilégiées, celles dont les cadrages plus concertés, ne se limitent pas au simple constat de l’anecdote de reportage, gagnant de ce fait un parfum d’intemporalité et d’universalité, qui parle à nos regards actuels.
On y découvre que derrière l’éclair de flash fulgurant et libérateur, qui met en lumière le fait divers, se cache un fin observateur de la figure humaine et de ses états d’âme.
Weegee révèle la détresse et la fragilité de ces oiseaux nocturnes abandonnés, et une autre facette de son personnage, qui a abordé toutes les pratiques et les manipulations de la photographie de son époque, maître de l’obscur clair qui distille toujours ce parfum noir et sulfureux de la nuit.
D’après un texte de Gilles Verneret
Vernissage
Jeudi 3 avril 2014 Ã 18h30
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