Le Centre d’art contemporain de l’Onde (Vélizy) s’est associé avec le Frac Normandie (Rouen) et le Centre photographique d’Île-de-France (Pontault-Combault) pour proposer une programmation portant sur l’abstraction en photographie. « La photographie à l’épreuve de l’abstraction » comprend ainsi trois expositions complémentaires, accueillies dans chacun de ces lieux. Elles regroupent des œuvres issues de la collection du Frac Normandie Rouen ainsi que de diverses collections françaises et étrangères.
Le formalisme photographique
L’abstraction en photographie passe en premier lieu par la prise de vue d’objets méconnaissables ou non figuratifs. Cela implique la construction en amont d’installations ou de compositions à partir d’éléments sculpturaux ou architecturaux géométriques. Le jeu sur les espaces, les surfaces, les volumes et les couleurs produisent ainsi un rendu abstrait une fois capturés par le photographe. Barbara Kasten parvient à ce résultat dans l’œuvre Collision 4T (2016) en photographiant de fines plaques transparentes et colorées, traversées par de la lumière. Des artistes tels que Walead Beshty, Matan Mittwoch, Eileen Quinlan et bien d’autres s’adonnent à ce formalisme photographique.
L’abstraction scientifique
Outre l’objet photographié, c’est la façon dont le réel est capté qui peut donner à l’image photographique son abstraction. Plusieurs artistes contemporains s’inspirent des résultats obtenus lors des premiers essais scientifiques qui donneront naissance à la photographie. Les expérimentations autour de l’objectif, de la lumière, de la pellicule sont nombreuses : les piezographies de David Coste, les gommes bichromatées de Mustapha Azeroual, les photogrammes de James Welling, les chromogénies de Philippe Durant et Laure Tiberghien, ou encore les cyanotypes de Megahnn Riepenhoff.
L’abstraction numérique
En plus des expérimentations inspirées des premières heures du médium photographique, les expositions «La photographie à l’épreuve de l’abstraction» laisseront la part belle à l’usage des nouvelles technologies et au numérique. Le scanner, l’impression et les programmes informatiques permettent ainsi de nouvelles perspectives d’abstraction dans la photographie contemporaine, comme en témoignent les travaux de Laure Tiberghien ou de Thomas Ruff. Cet intérêt pour l’abstraction reflète également une réflexion ontologique sur le médium à l’ère numérique, marquée par une omniprésence des images.