Hippolyte Hentgen
La part volée
Depuis 2005, l’Artothèque de Pessac invite chaque année un artiste dans le cadre d’une création d’exposition soutenue par la DRAC Aquitaine. Après Stéphane Couturier, Abdelkader Benchamma, Philippe Fangeaux, Laurent Le Deunff, Cédric Couturier, Laurent Sfar, Joachim Schmid, Detanico & Lain, Pierre Labat et Sébastien Vonier, l’Artothèque a le plaisir d’accueillir Hippolyte Hentgen.
Depuis 2008, Gaëlle Hippolyte et Lina Hentgen forment le duo Hippolyte Hentgen: une troisième personne faite de leurs deux noms de famille. Ce nom n’est jamais qu’une fiction; ce n’est pas l’auteur qui parle mais son double fictif. Elles occupent un territoire de recherche qui se centralise principalement sur le dessin et l’image, mais tente également diverses ouvertures vers d’autres domaines de représentation: spectacle, bande dessinée, musique.
Les dessins réalisés à quatre mains par Hippolyte Hentgen puisent dans les images iconiques de notre culture moderne, usées d’être reproduites à l’infini. Gaëlle Hippolyte et Lina Hentgen se les réapproprient à leur tour et questionnent les émotions que ces images vides de leur sens originel peuvent encore susciter.
«Ce qui a influencé et inspiré Hippolyte Hentgen, c’est une pléiade de dessinateurs qui ont largement contribué à asseoir le dessin dans le contemporain et qui lui ont épargné le déclassement dans les hiérarchies des critères de valeur de l’histoire au présent. Elles rappellent à juste titre les figures tutélaires d’un Jim Shaw, Raymond Pettibon, ou d’un étonnant Paul Thek et, bien entendu, celles de la bande dessinée ou du graphisme omniprésent qui ont fourni à notre duo le terreau bénéfique pour s’épanouir. Et elles sont douées à exciter l’intelligence avec leur panoplie de personnages, d’objets oniriques, d’ingrédients puisés dans le panthéon de la modernité, avec leurs clins d’œil érotiques, assez pour dévoiler un coin et cacher le reste, comme une minijupe serait assez courte pour éveiller l’intérêt mais suffisamment longue pour dissimuler l’essentiel.
Le dessin est d’abord une extension, un plug-in; il se cantonne en premier lieu au papier, à l’encre de chine, à l’acrylique parfois, puis se laisse déborder soit dans l’espace soit sur les murs.» (Ami Barak)