ART | EXPO

La nature et l’homme

09 Juil - 06 Nov 2011
Vernissage le 09 Juil 2011

L'oeuvre de Paul Rebeyrolle n’a jamais laissé aucun regard indifférent. A l'image du sanglier qu'il a souvent dépeint, le pinceau et le couteau semblent fouir la matière grasse et colorée. Des thématiques récurrentes — la nature, l’homme et la société — invitent à ouvrir les yeux sur notre terrible condition.

Paul Rebeyrolle
La nature et l’homme

Peintre et sculpteur, Paul Rebeyrolle (1926-2005) a constitué une oeuvre figurative, fascinante, violente et engagée, d’une rare expression. La nature, l’homme et la société y sont les prétextes récurrents d’un art qui se caractérise par un matiérisme appuyé. Le choix d’oeuvres présentées à la Fondation Salomon témoignera de la puissance au présent d’une démarche qui n’a jamais laissé aucun regard indifférent.

L’exposition qui ne se veut pas une rétrospective se développe selon une organisation rassemblant d’une salle à l’autre les oeuvres en fonction d’une approche tant thématique que plastique.
Elle débute ainsi dans la chapelle par la confrontation entre une sculpture et un tableau aux sujets animaliers. Un sanglier, en bronze, métaphore du caractère entier et fonceur de l’artiste, et une vache, image d’un animal domestiqué dont la couleur rouge n’est pas sans évoquer l’engagement rebelle et politique de Rebeyrolle.
Dans la grande galerie, les tableaux réfèrent au thème générique de la nature. Le choix d’avoir placé cet immense tableau intitulé La pluie et le beau temps de manière frontale en entrant dans cette salle relève de la volonté d’inviter le visiteur à découvrir l’un des premiers tableaux majeurs du peintre qu’il considérait lui-même a posteriori comme porteur en germe de toutes ses préoccupations.
Dans la salle de la cheminée, les quatre oeuvres rassemblées traitent toutes des rapports de l’homme au monde économique, qu’il soit manipulé ou confronté aux débordements de la société de consommation. Une façon de souligner dès le début cette alternance récurrente chez Rebeyrolle d’une oeuvre qui bascule entre le naturel et le social.
Dans la grande salle ont été rassemblés un ensemble de six tableaux constituant en quelque sorte le noyau dur de l’idée qui fonde cette exposition au regard des trois thèmes retenus de la nature, de l’homme et de la société.
Dans la galerie du premier étage, la série des Implosions regroupe cinq toiles dont l’image de la femme s’offre à voir dans une trituration matiériste qui en dit long de la difficulté de la figurer. Il y va d’une mesure tragique et existentielle de l’être dans une mise à nu du corps qui n’est pas sans rappeler la série des Women de De Kooning ou celle des Dames de Dubuffet.
La salle Falconnat nous ramène au thème de la nature avec un ensemble de peintures sur le thème des Quatre Saisons. Daté 1967, il certifie non seulement la prégnance d’une telle iconographie dans l’oeuvre de Rebeyrolle mais son soin de l’adosser à une tradition de la grande peinture dans la suite même d’un Nicolas Poussin.
Au second étage, la galerie rassemble des oeuvres de différentes périodes qui mettent en jeu de manière plus explicite la part engagée de l’artiste, soit dans des duos d’individus en plein débat, soit par des images suggérant l’idée de rébellion.
Dans la tour, la figure monumentale qui semble fuir le Temps de chien qu’il fait n’est pas une invitation à déserter le monde des humains mais bien plus à nous ouvrir les yeux sur notre terrible condition. De la condition humaine et de la question fondamentale de l’être.

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