L’exposition « La Moustache cachée dans la barbe » au Grand Café, centre d’art contemporain de Saint-Nazaire, présente des installations poétiques de Francisco Tropa qui réenchantent notre perception de la réalité.
« La Moustache cachée dans la barbe » : les œuvres mouvantes de Francisco Tropa
Le titre de l’exposition, « La Moustache cachée dans la barbe », inspiré par une phrase lancée par un député à l’Assemblée portugaise, a été choisi par Francisco Tropa pour sa correspondance avec les principes qui guident sa pratique. De la même façon qu’il est difficile pour ne pas dire impossible de deviner la forme d’une moustache dans une barbe, l’artiste crée des objets artistiques dont l’œil parvient difficilement à fixer la forme tant ils sont perpétuellement mouvants.
Comme à chaque nouveau projet, Francisco Tropa a élaboré pour cette exposition une nouvelle recherche et tenté d’inventer un nouveau langage. Le projet « La Moustache cachée dans la barbe », dont le titre désigne deux éléments situés autour de la bouche, symbole du langage, semble faire dialoguer les objets et les mots. À travers des œuvres qui se métamorphosent, Francisco Tropa déclenche un processus de fabrication du sens et tente de contraindre le langage à s’impliquer dans ce qui est incertain ou sans réponse.
Francisco Tropa réenchante notre perception de la réalité
La pratique de Francisco Tropa fait appel à toutes les techniques, anciennes comme récentes, artisanales comme mécaniques, de la gravure à la photographie, en passant par la sérigraphie et la sculpture, et utilise les matériaux les plus divers comme le laiton, le bronze ou le verre. Dans la grande salle, divers objets sont disposés dans une évocation d’un café, lieu par excellence de la discussion et des échanges. Paradoxalement, les objets exposés, des maquettes d’intérieur, des fontaines mécaniques ou encore une enseigne de café posée en équilibre précaire échappent justement au langage. Parmi eux sont dispersés des tables et des chaises ainsi que des journaux et revues, comme une invitation faite au visiteur à réfléchir à la véritable nature des objets qui l’entoure.
L’installation La Beauté du Pacifique est le fruit d’une collaboration entre Francisco Tropa et André Maranha à partir d’un extrait de film anonyme en noir et blanc réalisé dans les mers du sud. On ne visualise ce film qu’à travers la porte entre-ouverte d’une maquette d’architecture en bois, l’image tronquée se projetant sur le mur en une fine bande verticale. Dans l’installation Fumeux, fumé, c’est un léger voile jeté sur les œuvres qui en trouble la perception. Les œuvres de Francisco Tropa proposent ainsi un parcours poétique à travers le théâtre des apparences et réenchantent notre perception de la réalité.