ART | EXPO

La Montagne que nous cherchons est dans la serre

18 Fév - 13 Mai 2007

Cette exposition est l’occasion de revoir le parcours de l’artiste japonais depuis sa venue en France jusqu’aux années qui ont précédé son décès, en 1990.

La Montagne que nous cherchons est dans la serre de Tetsumi Kudo

Artiste Japonais venu s’installer en France en 1962, Tetsumi Kudo travailla tout d’abord dans la mouvance des groupes Néo-Dada qui, à Tokyo, dans les années 50, cherchèrent un accord entre des performances et des installations offrant une importance nouvelle à l’objet.

Dès son premier happening à Paris, sous l’intitulé Philosophy of Impotence, la singularité de son univers s’affirme. Provoquant le doute et le défi, ses actes comme ses objets interrogent la liberté humaine dans la société supra-médiatisée contemporaine. A travers tous les relais de contrôle, de la boîte à la cage, des bons de caisse au jardin transistorisé, l’artiste a cherché à rendre compte de la métamorphose de l’homme moderne. Tel un narrateur ironique, Kudo, aux différentes étapes de sa démarche, traite de la survie biochimique du phénomène humain et envisage sa métamorphose organique. Si des têtes sont enfermées dans des cages, si des membres humains sont reliés à des plantes par des circuits électroniques, si des mains sont captives à perpétuité d’un aquarium, c’est que Kudo avec un raffinement pervers cultiva l’humour et la cruauté. Dans son monde, l’homme et la technologie ne sont pas en relation d’opposition. Elevés ensemble, ils donnent naissance à une nouvelle culture, désignée par ses soins comme «La nouvelle écologie».

L’homme ancien a disparu du territoire imaginé par Kudo, en dépit des fleurs, des cigarettes ou des crucifix, derniers souvenirs d’une existence lointaine. Un nouveau monde s’instaure, un monde qui se souvient probablement de l’insupportable violence d’Hiroshima et qui, résolument, se pare de couleurs fluorescentes.

Qualifié d’«objecteur» par Alain Jouffroy, en 1965, Kudo a montré qu’il savait connecter de manière déconcertante des savoirs qui président à toute nouvelle forme de recherche, en premier lieu : l’art, l’écologie, les techniques, les sciences fondamentales. Ses derniers travaux réalisés avec des fils de couleurs traitent des «Trous noirs» et figurent les relations structurelles de deux mondes : l’Occident et l’Asie.

A une époque, où le corps dans la création contemporaine, devient élément à expérimenter à l’aide de prothèses, de membres cyber, d’attributs en chrome ou en latex, où il s’offre à nous cerné par la génétique, le clonage et les nouvelles technologies, l’oeuvre de Kudo donne à lire et à comprendre ses remarquables intuitions.
Cette exposition, qui est la première d’importance en France, est l’occasion de revoir le parcours d’un artiste depuis sa venue en France jusqu’aux années qui ont précédé son décès, en 1990. Parmi les œuvres présentées, certaines venant de collections européennes ont été jusqu’à présent peu montrées.

Commissaire
Anne Tronche

critique

La Montagne que nous cherchons est dans la serre

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