Communiqué de presse
François Fries
La Mélancolie de la résine
Au premier abord, les œuvres de Fries semblent autant de variations sur un même thème. Mais se découvre peu à peu au regard attentif, le désir qu’a l’artiste de maintenir, si ce n’est d’ériger en valeur, la trouble beauté du flou, de la tension des contraires et des entre-deux.
Son travail actuel apparaît comme une synthèse de problèmes esthétiques récurrents que François Fries poursuit depuis de nombreuses années : comment exprimer à la fois l’intensité colorée et la transparence ? Le lisse et la profondeur ? Le plein et l’espace ? L’instantanéité et la fluidité ? Le mouvement et la peinture ?
Il y a quelque chose de proustien dans cette tentative pour fixer, matérialiser, représenter le fugitif et l’évanescent, un entre-deux ni tout à fait abstrait ni réellement figuratif. Bien sûr, les peintures de Fries semblent tendre vers l’abstraction.
Mais dans ces all-over, il est aisé de projeter quelque motif végétal…auquel ne ressemble pourtant aucun bouquet, aucun feuillage. La figuration dans l’œuvre de Fries est donc ailleurs : dans la sensation d’une réalité floue, ou plus exactement dans l’impression ténue de ce qui reste. L’univers pictural de François Fries tient de cette nostalgie.
A la recherche de l’émotion avant tout, François Fries n’est pas un artiste «à message», maniant l’idée et le concept. Ce qui importe, ce sont les petites vérités intérieures que découvre l’émotion, comme un resurgissement de soi.
Sous ses supposées floraisons pleines, lumineuses et sereines, ses roses malabar et ses bleus presque pastels, se cachent sans doute quelques mondes secrets, inquiets et fragiles.
Espaces imaginaires, les peintures de François Fries si présentes, si denses, nous laissent pourtant rêver l’absent, le passé, le futur, le possible… Espaces de contemplation, de révélation, «La Mélancolie de la résine» nous aide à trouver en nous-mêmes, sans violence apparente, notre propre petite «musique latente».
Marie Deparis, juin 2006.