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La Manipulation des images. Pierre Klossowski et la peinture

L’œuvre plastique de Pierre Klossowski (peintre et théoricien de la peinture) entre simulacre et révélation d’une essence.

— Éditeur(s) : Bruxelles, La Lettre volée
— Année : 2001
— Format : 18 x 12 cm
— Illustration : 12, en noir et blanc
— Pages : 151
— Langue(s) : français
— ISBN : 2-87317-152-9
— Prix : 14 €

Présentation
par Hervé Castanet

Pour aborder l’œuvre plastique de Pierre Klossowski, tout à la fois théoricien de la création picturale et peintre, nos ressources sont limitées. La réflexion sur l’art et les dessins coloriés qu’il propose à la lecture ou à la vision — c’est, pour lui, une radicale différence — ne peuvent être interrogés qu’à partir du contexte où il les place explicitement. Or, ce contexte rompt avec les habitudes courantes de penser et de voir. L’orientation théologique en constitue la base.
Sans en passer par cette orientation soutenue à chaque moment de son commentaire ou de sa production plastique, textes théoriques et peintures perdent leur tranchant et se vident de leur enjeu. Comme toujours,les références théologiques de notre auteur sont multiples et pas forcément homogènes entre elles. Klossowski joue avec la théologie, lui fait dire ce qu’elle n’a pas vraiment énoncé.

Deux remarques, datées de 1982, nous serviront de balise :
— « Toute œuvre d’art est ainsi de l’ordre de la révélation d’une essence et de sa contemplation »;
— « À chaque fois, il y a simulacre et dissimulation ».

La question de l’image trouvera désormais sa place. L’analyse et la production des images que réalisera Klossowski, malgré des références qui peuvent paraître bien anciennes voire bien dépassées, sont d’une étonnante actualité. Elles disent ou montrent qu’une image ne peut se réduire à une unité fermée et close.
Au contraire, il n’y a image que parce que le trou qui la cause et où elle ne cesse de se recharger, loin d’être annulé ou oublié, est inlassablement approché, cerné et aussitôt raté. Ce ratage n’est pas un échec ou le signe malheureux d’une impuissance. Ce ratage conditionne la réussite de ce qui en est la trace fixée et bien réelle: l’image précisément.
« L’image est pour moi […] une puissance », dira-t-il.

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