ART | EXPO

La Mala educación

09 Juin - 31 Juil 2011
Vernissage le 09 Juin 2011

Pour sa première exposition à Paris, l’artiste costaricaine Priscilla Monge a choisi de faire dialoguer ses œuvres avec celles du jeune artiste français Mohamed Namou. «La Mala educación», fédérant cette interaction inédite, est d’abord un cri lancinant de dénonciation de la faillite éducative.

Priscilla Monge, Mohamed Namou
La Mala educación

Dénonciation de la standardisation de la fonction éducative, de sa dimension autoritariste, de l’échec relatif de la transmission des savoirs: les Å“uvres de Priscilla Monge sont le reflet et le miroir déformant de l’école. Pensum, Å“uvre élaborée dès 1998 et continuellement modifiée depuis, est une série de tableaux d’école sur lesquels, à la manière d’une punition rituelle, sont inscrites et répétées des phrases aussi différenciées et décalées que: «Je ne vais pas coucher avec des critiques d’art», «Je ne vais pas pleurer», «Je ne vais pas dormir avec papa»… — critique détournée de la punition et de la prééminence des interdits.

Les pupitres d’école, recouverts d’une plaque de marbre sur laquelle, à la manière d’une épitaphe, sont gravées les bribes d’un savoir inachevé, fragments brisés d’une transmission des savoirs échouée; le marbre renvoyant à la dimension crépusculaire d’un apprentissage conçu comme douleur et comme échec.

L’éducation vécue comme une souffrance intime et conceptualisée comme un échec collectif constitue la ligne rouge de cette exposition. Aux œuvres de Priscilla Monge répondent celles de Mohamed Namou. La série Tableau, Tableaux renvoie à d’austères tableaux d’école dont seul subsiste le cadre, métaphore de la vacuité et de l’échec de la fonction éducative.

L’Å“uvre Logos constitue une ode à la répétition sempiternelle et à ses effets paradoxaux de refus et d’oubli. Ainsi, la répétition forcée d’un savoir standardisé se heurte à celle des interdits, à la fois solennels et ubuesques, de l’œuvre Pensum de Priscilla Monge.

Cette confrontation de deux générations, de deux zones géographiques, de deux rapports à l’art conceptuel et de deux modalités artistiques différenciées détourne une expérience intime dans une critique aux accents universels.

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