Anita Andrzejewska, Kristoffer Albrecht, Takashi Arai, Gregor Beltzig, Bernard Descamps, Eric Dessert, Debbie Fleming Caffery, Lucien Hervé, Christien Jaspars, Arno Rafael Minkkinen, Sarah Moon, Françoise Nunez, Max Pam, Bernard Plossu, Patrick Taberna, Marc Riboud, Pentti Sammallahti, Michel Vanden Eeckhoudt, Masao Yamamoto
La main. Variations sur le thème de la main par dix-neuf photographes
Le regard et la main sont indéfectiblement liés: ils sont nos principaux moyens de contact avec le monde. Rien d’étonnant donc à ce que la photographie, art du regard, s’intéresse à la main.
Pour certains, il s’agit d’un sujet récurrent (Arno Rafael Minkkinen), ou souvent traité (Bernard Plossu, Patrick Taberna, Masao Yamamoto), plus rare pour d’autres photographes, l’occurrence de la main dans leurs images est néanmoins toujours forte. Elle est là comme un signe qui nous inviterait à saisir une présence, à décrypter un sens.
Pour les photographes qui font de leur vie le matériau d’une Å“uvre, la main est un sujet qui tombe sous le sens du regard. Elle accompagne l’Å“il dans l’exploration du monde, créant, par sa présence dans l’image, une sorte de pont symbolique, par dessus l’appareil photographique, entre le photographe et ce qu’il voit, ce qu’il nous montre. Elle est l’affirmation d’une vision subjective.
Mais elle peut aussi être tout simplement un magnifique sujet. Expressive et signifiante à l’égal d’un visage (quoique certainement plus énigmatique), la main nous parle comme le ferait un regard. En action ou au repos, outil agissant ou simple présence, elle interpelle le regard. Elle est une invite à la fois sensuelle (le sens du toucher) et spirituelle, symbolique. La photographie prolonge à sa façon l’expérience magique de la représentation des très antiques «mains négatives» pariétales: signe universel, archaïque, de la présence humaine, de l’existence.
La cinquantaine de photographies qui composent cette exposition a été choisie dans les archives de la galerie. On y retrouve plus de la moitié des artistes de la galerie mais aussi quatre nouveaux arrivants:
— Takashi Arai (Japon, 1975), daguerréotypiste contemporain.
— Anita Anrzejewska (Pologne, 1970) dont le travail, réalisé essentiellement en Asie, visions rêveuses et crépusculaires, se décline en nuances de gris et noirs dans ses tirages somptueux, comme autant d’éloges de l’ombre.
— Kristoffer Albrecht (Finlande, 1961), compagnon de longue date de Pentti Sammallahti, comme lui photographe subtil et tireur perfectionniste.
— Gregor Beltzig (Allemagne, 1979), collaborateur de la galerie et artiste lui-même.
C’est en fait une photographie de Kristoffer Albrecht qui a inspiré l’idée de cette exposition. Hand behind a window pane, 1984, figure en couverture de son livre Memorabilia, paru en 2004. Le tirage de cette image énigmatique et douce, évocatrice à la fois de sensations très physiques (le toucher sur une vitre embuée), et d’une sorte de mystère, d’appel spirituel, a été à la fois le déclencheur et le «diapason» qui a guidé le choix des photographies de «La main».
Vernissage
Jeudi 29 janvier 2015