Jean-Michel Alberola, Giulia Andreani, Io Burgard, Camille Fischer, Jason Glasser, Sacha Ketoff, Myriam Mihindou
La ligne rouge
De façon purement formelle, la ligne rouge qui réunit ici des œuvres choisies par Maïa Muller fait le tour de la galerie et nous accompagne dans la découverte d’univers singuliers, de Jean-Michel Alberola à la jeune artiste Io Burgard, en passant par la peinture figurative de Giulia Andreani.
D’une grande puissance formelle, les travaux de Jean-Michel Alberola «sont des dépôts de mémoire visuelle et littéraire, des variations sur l’esprit du cubisme et du dadaïsme et des démonstrations graphiques d’une grâce rare. Ils ne s’épuisent ni en un regard, ni en un instant, le signe des œuvres de qualité». (Philippe Dagen, extrait du Monde, juin 2012).
Plus figuratif, le travail de la jeune italienne Giulia Andreani nous fait voyager dans un passé lourd d’émotions. Exhumant des images historiques ou privées, elle travaille à partir de photographies dont elle fait ressurgir les fantômes. Sa facture légère, dans des tons gris ou bleutés, fait revivre une sensation du passé, évoquant la nostalgie mais aussi la mort. Comme l’écrit Marc Lenot, «face à ses tableaux, la mémoire peine à se frayer un chemin jusqu’à la surface de la conscience, on tente malaisément de s’approcher de la réalité de ses sujets, s’appuyant vainement sur ses titres détournés, et on reste entre deux mondes, en suspens au milieu de ses images.» (Slickers n°4, automne 2012)
Les dessins et objets de Io Burgard trouvent des lieux de convergences, s’articulent les uns aux autres et se répètent à travers différentes combinaisons. La jeune artiste fait descendre l’idée de son piédestal, du haut de l’échelle, à où l’on peut à hauteur égale la manipuler. Mais comme on réduit un objet à sa définition en le nommant, on réduit une idée en la matérialisant. Elle doit être reformée constamment. L’idée matérialisée, descendue d’une émanation vaporeuse, serait alors une pâte molle. Prenant une forme, puis une autre, elle se coule dans des moules, ses multiples facettes ne sont pas lisibles en un objet parce qu’une idée n’est pas géométrique. Elle doit être refondue, et indéfiniment, pour tenter d’en dégager le plus de substance.
L’œuvre de Camille Fischer s’inscrit dans une recherche expérimentale où interviennent le dessin, la performance, la scénographie. Explorant le corps et plus précisément la parure et l’ornement, elle développe une esthétique baroque qui se retrouve à la fois dans ce qui pourrait sembler un bijou modeste ou une mise en scène ambitieuse faisant appel à tous les sens.
Dans sa série «La Langue Secouée», Myriam Mihindou questionne la langue française, dont les mots n’ont pas nécessairement le même sens à Libreville, à Paris ou au Maroc, où elle vit aujourd’hui. «Feuilles découpées, percées, froissées, tressées, nouées: le lexique se brouille, les définitions s’effilochent, littéralement. » (Philippe Dagen, Le Monde 8/11/2009)
Jean-Michel Alberola est né en 1953 à Saïda, Algérie. Il vit et travaille à Paris, France.
Giulia Andreani est née en 1985 à Venise, Italie. Elle vit et travaille à Paris, France.
Io Burgard est née en 1987 à Talence, France. Elle vit et travaille à Paris.
Camille Fischer est née en 1984 à Schiltigheim, France. Elle vit et travaille à Strasbourg, France.
Jason Glasser est né en 1968 aux Etats-Unis, Massachusetts. Il vit et travaille à Paris.
Sacha Ketoff est né en 1949 à Saint Dié, et décédé en 2014, Paris, France.
Myriam Mihindou est née en 1964 à Libreville, Gabon. Elle vit et travaille à Paris, et à l’étranger.
Vernissage
Jeudi 10 décembre 2015
Fermeture pendant les fêtes du 20 décembre au 5 janvier.