Route départementale 208, dans une maison humide et froide, Jean-Baptiste Akim Calistru a choisi de faire de cette bâtisse un véritable laboratoire de curiosité, dont les bribes sont aujourd’hui exposées à la galerie Kamel Mennour. Un livre, petit format se fait aussi le récit de cette expérience artistique.
Dans le Tube, on retrouve quelques indices de ces mois passés dans le froid de cette maison-atelier, sachet de thé griffonné, clés de La Lande, mini maquettes de la maison, puis dans un deuxième espace, l’artiste redessine des billets de banque,transforme des pièces de monnaie en étoiles, sur fond de crise boursière.
Expérience de la solitude et du temps qui passe, Jean-Baptiste Akim Calistru se met à observer chaque micro-événement, une fourmilière, la température des sols, des oiseaux morts… Chaque événement est consigné et fait l’objet d’une petite boite «de jeux» afin de pouvoir reproduire, matériellement, les conditions de l’expérience.
Labo de chimie où l’expérience de l’écoute et des sensations priment sur les preuves tangibles, ici, l’expérience personnelle dépasse même le cadre des sentiments et de la subjectivité, une manière très contemporaine de vivre l’œuvre, voir même de vivre dans l’œuvre. Une maison du facteur cheval où s’accumulent les expériences de l’observation, du froid et de l’isolement.
Exposée au même moment que les œuvres de Djamel Tatah au sein de la galerie, cette expérience de l’être seul face à lui-même et face au temps résonne comme une incitation à l’introspection, au retour sur soi.
Jean-Baptiste Akim Calistru
— Maison sous la pluie, La Lande(Lieu-dit), 2006. Photographie argentique. 10 x 14cm.
— Le Lit, 2007. Page de carnet. 8 x 12 cm.
— Bâtons dessinés, 2007. Stylo bille sur bois, encaustique. Dimensions variables.
— Prende le thé à la cime du pin Sylvestre, 2008. sachet de thé, dessin.
— Économie modèle, 2006. Flacon.
— L’Argent sale, 2008. Dessin sur billet, encaustique. 12,5 x 6,5 cm.