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La Jeune Création au Bal

13 Déc - 12 Jan 2014
Vernissage le 12 Déc 2013

A l’occasion de la quatrième édition du Prix des Ecoles d’art SFR Jeunes Talents / Le Bal 2012, le jury a distingué le travail de Sylvain Couzinet-Jacques, à travers son projet Standards&Poors évoquant la crise espagnole. De jeunes photographes de la scène espagnole ont également été choisis, faisant écho à son travail.

Sylvain Couzinet-Jacques, Ricardo Cases, Oscar Monzon, Aleix Platemunt, Antonio M. Xoubanova
La Jeune Création au Bal

Partie I. Prix 2012 Des Ecoles D’art SFR Jeunes Talents / Le Bal
Sylvain Couzinet-Jacques,
Standards&poors

«Standards&poors se partage entre la transcription d’une réalité violente et le ré-enchantement poétique comme résistance. Entre la photographie comme document et sa dissolution possible et nécessaire.» Sylvain Couzinet-Jacques

Pendant plusieurs mois, Sylvain Couzinet-Jacques a parcouru l’Espagne en crise. Standards&Poors évoque quatre espaces désertiques. Des opérations immobilières pharaoniques sont sur le point d’y voir le jour. Ces projets de casinos, de golfs ou d’hôtels 5 étoiles évalués à plusieurs dizaines de milliards d’euros paraissent démesurés tant l’Espagne est parsemée de constructions inachevées, jusqu’à l’aéroport de Castellon ou la ville fantôme de Valdeluz. Il y a EuroVegas à Madrid, Barcelona World à Tarragone, Ferrari Park à Valence, Paramount Park à Murcie. Ces projets incarnent le nouvel Eldorado des promoteurs et des investisseurs, stupéfiantes projections, à l’heure où les stigmates d’une spéculation immobilière frénétique marquent encore le paysage.

Standards&Poors explore au plus près les capacités documentaires de l’image photographique et leur inscription au sein d’un dispositif politique. L’installation est composée de deux ensembles de photographies et d’une installation lumineuse. La première pièce photographique documente les quatre territoires sujets aux gigantesques projets. Ce sont des polaroids, des tirages argentiques réalisés avec des procédés expérimentaux; la lumière les fragilise. Les territoires ainsi documentés composent les points cardinaux de l’exposition.

Les photographies de la seconde pièce photographique sont protégées des rayonnements lumineux par des verres anti-UV réalisés spécifiquement. Le verre des images rappelle le fumé des lunettes de soleil. L’installation lumineuse est constituée de lampes UV utilisées pour l’archéologie, le bronzage artificiel, l’authentification d’œuvres d’art ou de billets de banques. Elle irradie les œuvres. L’ensemble des photographies de l’installation est ainsi exposées à la lumière destructrice des UV.

Alors, les photographies qui documentent les lieux de spéculation immobilière sont inéluctablement amenées à disparaître tandis que les autres, présentées sous des verres sunglasses, sont résistantes.

Partie II. Regard sur la jeune scène photographique espagnole

«En écho au travail de Sylvain Couzinet-Jacques sur les stigmates de la crise espagnole, cette jeune scène choisit délibérément le décalage. Du côté de la fiction, de l’intime, de la narration ou de la fable, leurs visions s’entrecroisent et nous emmènent vers un ailleurs. Quelle réalité est ici contée? Des courses de pigeons chez Ricardo Cases, une fable pastorale chez Antonio M. Xoubanova, la quête d’une distance absolue pour Aleix Platemunt et un hymne cinglant à l’homme-machine par Óscar Monzón.

Profondément marqués par leur environnement, ils détournent, dissèquent et manipulent le réel. Le livre, autant que l’exposition, sont pour eux matière à expression, à réflexion, et c’est en imaginant ces nouvelles formes que cette génération s’impose dans un paysage photographique foisonnant.»
Fannie Escoulen, commissaire de l’exposition.

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