Communiqué de presse
Gérard Collin-Thiébaut
La Honte de l’art contemporain ou L’Inextricable Ouvrage
Gérard Collin-Thiébaut d’abord imitera sans limites les manières de l’art contemporain pour mieux en souligner les poncifs (séries des VGA, Vieux gestes artistiques et NGA Nouveaux gestes artistiques, les Tapis ridicules, etc.), nous fera ensuite passer par l’inutilité du faire, en s’adonnant quotidiennement à la copie d’oeuvres littéraires (Copies Chroniques 1968, L’Éducation sentimentale COPIE, 1985, le Journal d’Amiel COPIE, …), à la peinture, dès 1972, par le biais de puzzles achetés dans le commerce et montés pièces après pièces (les Transcriptions).
Puis, tout en douceur, il essayera de nous faire comprendre qu’aujourd’hui puisque tout est art, l’oeuvre en temps qu’objet (chose matérialisée) n’a plus de raison d’être, que la nommer suffirait (Le Silence du monde 2000, L’Apparition du titre 2004), ce qui permettrait de s’attaquer à une lecture beaucoup plus globale de l’art, par un catalogage, un ordonnancement du contenu de vérité des oeuvres, grâce à une indexation d’indexations comme obligation ; afin de mieux déterminer l’unité de sens d’une oeuvre d’art, dans le monde d’aujourd’hui (La déduction par le titre, L’induction par le nombre 1996).
Collecte, classification, thématisation sont au centre du nouveau projet que Gérard Collin-Thibaut initie avec le Cneai. L’inextricable Ouvrage, catalogue raisonné de son oeuvre, réunit et thématise minutieusement les recherches de l’artiste depuis ses premiers dessins d’enfants jusqu’à aujourd’hui. Au sein de ce répertoire, chaque série est explicitée par un court texte introductif. Ce projet constitue une source nébuleuse, inextricable et une recherche graphique à l’image de la carrière de l’artiste.
L’exposition Gérard Collin-Thiébaut «La Honte de l’art contemporain ou L’Inextricable Ouvrage» scénographie ces recherches et donne lieu à une édition limitée des premiers catalogages. Le projet permet ainsi de retrouver les copies, thèmes, textes et collectes ethnographiques chers à l’artiste à travers ses séries : Mes Oisivetés, Alius et idem, Rébus assistés, Tapis ridicules, Ecritures énervées, ou encore la collecte de logos découpés sur du carton (NGA 4 Cartons,1974) ou bien de coupures de presse publicitaires pour des soutiens-gorge (Le Regard des yeux, 1976) qu’il entreprend avec la même application et la même pointe d’ironie. Egalité de traitement entre les différentes sources qui vient renforcer l’exploration du paradoxe de l’histoire de l’art.