Thierry Mouillé détourne des objets de leur fonction initiale et invente des expériences inédites dans le cadre de son projet global de «Fondation mouvante». L’imaginaire, et sa capacité à influencer le réel, est au cœur de cette organisation pluridimensionnelle qui met en scène la capacité de l’art à infléchir les lois physiques ou culturelles qui définissent les limites du possible et structurent ce que nous avons coutume d’appeler le réel.
L’espace constitue la principale question de l’art de Thierry Mouillé depuis 1988, date à laquelle il a étendu ses préoccupations au territoire avec le projet artistique d’agrandir le paysage politique mondial d’un territoire supplémentaire.
Pour cela, il a demandé dans le monde entier que chacun lui envoie un kilo de terre de son sol, terre destinée à être réunie dans une serre d’environ deux mètres sur trois afin de matérialiser ce territoire supplémentaire. Le don a été accompagné d’une lettre de reconnaissance, afin d’attester de l’existence politique du nouveau territoire.
Thierry Mouillé présente plusieurs pièces consacrées aux espaces avec ce principe que chaque pièce est contredite, perturbée et disloquée, remise en cause, par les autres. Comme dans une sorte d’anti-puzzle.
Du côté décalé, on trouve un prototype de missile-trombone-clarinnette, un stétoscope permettant d’entendre le silence, un manuel d’imprimerie évidé des lettres A, R, T.
Une photo en deux parties intitulée Adam et Eve sert d’allégorie du vide et du plein, du passé et du futur.
Passionné de cartes, de frontières, de territoires, Thierry Mouillé a découpé une carte satellite de Paris et de Rome qu’il présente conjointement aux deux vidéos de l’opération. On retrouve, là encore, comme dans Un territoire de plus, la dimension géopolitique de l’art.
La «Fondation mouvante» se révèle ainsi être une oeuvre politique et humaniste. Les pièces présentées s’avèrent être les acteurs d’un univers décalé dans une mise en scène globale.
Thierry Mouillé
— Evaporation, 2008. Tirage numérique contrecollé sur aluminium. 215 x 158 cm
— Rome,Transtevere, 2008. Carte satellite sur table. 92,5 x 81 x 82 cm
— Rome, Transtevere, 2008. Vidéo. 4 min 30 sec
— Paris, Périphérique, 2008. Carte satellite sur table. 92,5 x 81 x 82 cm
— Paris, Périphérique, 2008. Vidéo. 4 min 30 sec
— Paris, Seine, 2008. Carte satellite sur table. 92,5 x 81 x 82 cm
— Paris, Seine, 2008. Vidéo. 4 min 30 sec
— G-L-XIE, 2007. Livre découpé. 59 x 30 cm
— Light boxes, 2008. Tirage numérique sur translucent, caissons lumineux. 165 x 95 x 15 cm
— Tracés laser, 2008. Tirages numériques. 180 x 276 cm – 180 x 248,4 cm – 200 x 285,6 cm
— Birdy, 2008. Installation, techniques mixtes. 153 x 43 x 43 cm
— Adam et Eve, 2008. Tirage numérique contrecollé sur aluminium. 34 x 25 cm – 165 x 120 cm (non exposé dans ce format)
— Air-sol/ Sol-air, 2008. Prototype de missile, instruments à vent.
— Matière grise, 2008. Tirage numérique sur translucent. 51 x 39,5 cm
— 100 mètre de silence, 2008. Stétoscope et tube polyester. 25 x 25 x 28 cm
— Light Light, 2008. Tirage numérique sur translucent, ampoule. 109,5 x 164 cm
— Brouillage syntaxique, 2008. Tirages numériques sur translucent. Dimensions variables.
Livres d’artiste
— Ecriture sonore, 2002.
— Journal de l’exposition, 2007.