Winshluss
La Fin est proche!
Les œuvres de Winshluss couvrent un territoire qui s’étend de la sculpture au dessin, de la bd au cinéma, de la fabrication d’objets à la (co)création d’un supermarché. On retrouve d’ailleurs un morcellement identique dans son travail de dessinateur: Multiplicité des styles, des mises en couleur et des références.
On serait tenté de dire que Winshluss est le roi du pastiche et du sample. Mais son trait met surtout en avant la noirceur, la corrosion et le cynisme. Une autre caractéristique de ses œuvres, est de mettre en avant une assemblée des exclus, des rebuts, des déchets, des parasites, des irradiés, des has-been, des cloches et des victimes. Ses personnages sont souvent violents, irrésistiblement accrochés à la vie, et toujours naïfs, même quand ils peuvent paraître pervers.
Pinocchio le pantin avait évidemment, et depuis toujours, sa place dans cet Olympe tombé plus bas que terre. Mais le pantin n’a pas ici de chair en bois d’arbre, mais la cabosse d’un robot de série Z. Car c’est un inadapté, un apatride, un rejet, un membre de cette communauté qui naît au XIXe siècle dans les fossés qui bordent l’édification des nations, de l’industrialisation et du capitalisme. Le pantin de Collodi est l’incarnation de ceux qui furent, en leur temps, vus comme une sous-classe d’hommes et dont on connaît l’issue apocalyptique. C’est d’ailleurs, par un curieux trébuchet, de 1939 à 1944, que Benito Jacovitti dessine la première version BD de Pinocchio. Version sans bulles car la censure les avait à l’époque interdites.
Ici, Pinocchio non plus ne parle pas. La parole revient à Gemini, la conscience, revenu de chez Disney en costume de cafard, et établi en parasite du cerveau mécanique du pantin.
Article sur l’exposition
Nous vous incitons à lire l’article rédigé par François Salmeron sur cette exposition en cliquant sur le lien ci-dessous.
critique
La Fin est proche!