Depuis le 24 août 2009, le musée national Picasso à Paris est fermé aux visiteurs : l’Hôtel Salé, la bâtisse baroque du XVIIe siècle dans lequel il est installé depuis son ouverture en 1985, nécessite un vaste chantier de réaménagement qui reportera la réouverture du musée au plus tôt à février 2012.
La modernisation des installations et de leur remise aux normes ambitionne de donner une meilleure visibilité à sa collection riche de plus de 5 000 œuvres de Picasso, à côté de celles de nombreux autres créateurs.
Outre d’importants travaux techniques (climatisation, ascenseurs, etc.), le but est d’adapter l’institution aux besoins d’un public plus large et moins élitiste, grâce à l’élargissement des espaces d’accueil, la création d’accès pour des personnes à mobilité réduite, ainsi que la mise en place de nouveaux lieux pour des activités pédagogiques et culturelles (comme une nouvelle salle de conférence et de projection).
Par ailleurs, un remaniement complet des salles d’exposition s’impose pour libérer un maximum d’espace et pour repenser en profondeur une muséographie qui n’a quasiment pas vu de changements depuis l’ouverture de l’institution.
Le musée Picasso souhaite ainsi se rendre plus attractif auprès de son public. Recevant actuellement environ 500.000 visiteurs par an, parmi lesquels 65% d’étrangers, la directrice Anne Baldessari désire accroître sa fréquentation à 800.000 spectateurs minimum, à travers une politique d’expositions davantage axée sur des présentations temporaires : «Le public est plus exigeant aujourd’hui. Les collections permanentes permettent d’attirer un public étranger, mais le public de proximité, constitué des personnes vivant en France, se capte grâce aux expositions temporaires. Or, sans exposition temporaire, un musée meurt. C’est pourquoi nous prévoyons d’en proposer trois par an à l’avenir».
Le déménagement des œuvres a déjà commencé, le début du chantier est prévu pour janvier 2010.
Le coût total des opérations devrait officiellement s’élever à une «trentaine de millions d’euros», pris en charge aux deux tiers par le musée, le reste par le ministère de la Culture.