ART | EXPO

La face cachée

10 Mar - 07 Mai 2016
Vernissage le 10 Mar 2016

Par delà leurs évidentes différences, les sculptures et les aquarelles de Joachim Bandau sont animées de comparables sensations de contraction et d’extension, de mouvements de repli et de dépli. D’ouverture et de fermeture au monde.

Ancien élève de l’Académie des arts de Dusseldorf, l’artiste Joachim Bandau, né à Cologne en 1937, a d’abord réalisé des structures en polyester montées sur roulettes, des sortes de machines infernales dont chacune est destinée à enfermer un corps, comme pour le discipliner, le contraindre. De véritables machines orthopédiques de pouvoir disciplinaire.

En 1976, Joachim Bandau délaisse momentanément la sculpture au profit du dessin. Il réalise en noir et blanc de grands croquis de bunkers sombres et massifs, sinistres comme des vestiges de temps douloureux, et comme des signes de menaces sourdes et persistantes.
Ces dessins de bunkers donneront lieu à une série de sculptures en bois recouvert de plomb dans lesquelles sont ménagées des fenêtres paradoxalement ouvertes sur des espaces inaccessibles. Composées de plusieurs modules réunis en monolithes ou dispersés au sol, les sculptures de cette série déclinent les affects de protection et d’attaque, de repli ou d’expansion, déjà exprimés dans le «bunker».

Agencées au sol ou fixées aux murs, ces sculptures faites de pièces de métal imbriquées et démontables renferment des configurations internes complexes qui se dévoilent lors des désassemblages, comme dans la série des «Stèles» (1988-1989). Un mouvement s’instaure ainsi de l’intérieur vers l’extérieur, entre retrait et emprise sur l’espace, semblable aux vibrations qui animent la série des aquarelles où de multiples couches de peinture gris clair se superposent en strates rectangulaires oscillant du sombre à l’évanescent.

Les dégradés de gris vibratoires de ces aquarelles évoquent les flous de photographies de mouvement, les captures cumulées des battements d’un même bloc de couleur. Par delà leurs évidentes différences, les sculptures et les aquarelles de Joachim Bandau sont animées de comparables sensations de contraction et d’extension, de mouvements de repli et de dépli. D’ouverture et de fermeture au monde.

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