L’œuvre de Josef Koudelka est à l’honneur dans l’exposition « La fabrique d’Exils » au Centre Pompidou. Trente-cinq photographies issues de la série Exils, dont Josef Koudelka a fait don en 2016 au Centre Pompidou, sont présentées, ainsi que des clichés inédits, des autoportraits et des planches sur lesquelles le photographe collait ses clichés.
Comprendre l’élaboration de la série photographique Exils de Josef Koudelka
L’exposition a pour but de mettre en lumière le processus d’élaboration de la série photographique Exils de Josef Koudelka, autrement dit de dévoiler la fabrique d’Exils. La série est en effet le fruit d’un projet particulier. La photographie intitulée Invasion, Prague, prise en 1968 capte l’instant précis où l’armée soviétique a envahi la ville : au premier plan, un bras tendu horizontalement montre ostensiblement sa montre tandis que devant l’objectif s’étend l’artère où entrent les chars russes.
Après avoir cet épisode et son travail de reporter, Josef Koudelka abandonne en 1970 la nationalité tchèque. Il devient ainsi apatride et se lance dans une aventure qui est celle de l’exil. Les photographies qui constituent la série Exils ont été prises au cours des années 1970 et 1980, au hasard des routes d’Europe. Ces clichés de Josef Koudelka se veulent l’œuvre d’un homme libre qui observe le monde qui l’entoure, des images des plus simples où le quotidien est investi d’un sentiment de tragique.
Des photographies prises au hasard des routes d’Europe, sur les chemins de l’exil
Une photographie prise en Irlande en 1976 montre un étroit corridor entre deux murs surmontés de barbelés dans lequel des hommes viennent uriner. Dans un autre cliché pris en 1972 dans le même pays, un cheval passe sa tête au-dessus d’un petit muret de pierres pour brouter de l’autre côté. Deux visions qui éclaire avec un sens de la dérision autant que de la tragédie la partition que subit le pays.
L’exposition est complétée par une sélection d’autoportraits que Josef Koudelka a réalisés au cours de ses périples. on le voit ainsi dormir dans son sac de couchage, en plein air par un jour finissant, en Grèce en 1983 puis, toujours dans son sac de couchage, dans les bureaux de Magnum à Paris, en 1984. Ces clichés n’avaient jusqu’à présent jamais été exposés.
A travers quatre-vingts photographies mais aussi des planches sur lesquelles Josef Koudelka collait les clichés en les organisant selon des critères formels ou thématiques, l’exposition constitue la présentation la plus exhaustive jamais réalisée de la série Exils.