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La Décolonisation du tableau. Art et politique au XIXe siècle. Delacroix, Gauguin, Monet

Le philosophe Patrick Vauday analyse la relation ambiguë entre art et colonialisme au XIXe siècle, à travers les exemples de Delacroix (et le Maghreb), Gauguin (et la Polynésie) et Monet (et le Japon).

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Patrick Vauday
La Décolonisation du tableau. Art et politique au XIXe siècle. Delacroix, Gauguin, Monet

S’il y a un grand siècle de la peinture française, c’est bien le XIXe siècle, qui inaugure avec la souveraineté de l’artiste l’autonomie de la peinture : «Je suis mon propre gouvernement», dit Courbet, tandis que Cézanne forme le projet d’une apothéose de Delacroix qui ne vit finalement jamais le jour. Une ombre au tableau, cependant : celle de l’empire colonial français naissant et de son prolongement pictural, l’Orientalisme, colonisation de l’Orient par la représentation occidentale qui fixe les traits de l’autre en son absence.

À l’envers du tableau colonial, il y eut pourtant quelques peintres pour se laisser désorienter par leur rencontre de l’Orient et en recevoir une impulsion qui allait reconfigurer l’espace pictural hérité de la tradition européenne. Chacun à sa manière, Delacroix, Gauguin et Monet furent de ceux-là. À la politique de la domination, leurs oeuvres opposent une politique de la peinture ouverte à la négociation avec des esthétiques hétérogènes.

Patrick Vauday est maître de conférences en philosophie à l’université Paris 9-Dauphine et directeur de programme au Collège international de philosophie. Ses travaux portent essentiellement sur l’esthétique et la politique des images. Il est notamment l’auteur de La Matière de images (L’Harmattan, 2001) et de La Peinture et l’image (Pleins Feux, 2002).

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