ÉCHOS
25 Fév 2011

La dation Claude Berri partie en fumée

PElisa Fedeli
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Qu’est-ce qui a bien pu motiver les héritiers de Claude Berri pour qu’ils annulent leur dation au Centre Pompidou, alors même que les formalités étaient en cours depuis plus d’un an? L’appât du gain?

Nul n’en a la preuve mais il semblerait que les héritiers du cinéaste, Thomas et Darius Langman, aient annulé la dation promise au Centre Pompidou pour vendre sur le marché les œuvres de la collection de leur père, estimée à 30 millions d’euros.
Les rumeurs courent autour de l’identité de l’acquéreur et du montant de l’achat. Chacun y va de sa supposition. Les uns parlent d’une fuite des œuvres au Qatar: «Doha qui vient d’ouvrir un musée d’art moderne et contemporain, le Mathaf, aurait proposé une somme de 50 % supérieure à l’offre de l’Etat français, laquelle coïncidait pourtant aux valeurs du marché» (Art Clair, 23 fév.2011). Les autres évoquent «une collection américaine bien connue du monde de l’art» (Le Figaro, 24 fév. 2011).
Les héritiers de Claude Berri auraient-ils fait jouer la concurrence pour obtenir le meilleur prix?

La dation est loin d’être une chose courante. Elle est aujourd’hui devenue un moyen de compenser le manque de fonds d’acquisition des musées et elle permet également de commémorer la passion artistique d’une personnalité. On se souviendra de celle de Daniel Cordier, dont la collection a été léguée au Centre Pompidou au lieu d’être démembrée sur le marché.

Mais, dans dix ou vingt ans, on ne se souviendra plus de celle de Claude Berri, ses fils ayant préféré la spéculation à un acte de philanthropie digne de la mémoire de leur père.

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