Communiqué de presse
André S. Labarthe
La Danse au travail vue par André S. Labarthe
André S. Labarthe n’est pas seulement célèbre pour l’émission Cinéastes de notre temps, qui comprend à ce jour plus de 100 films. Sa manière si personnelle de pratiquer une critique cinématographique en forme de portrait ne s’est pas arrêtée au cinéma.
En 1984, il initie une série de films dédiés à de grandes figures de la danse. Sur les mêmes principes que Cinéastes de notre temps, il dresse le portrait de cinq personnalités singulières et émérites. Les suivant pendant les répétitions, intervenant peu, Labarthe les laisse exprimer, au contact de leurs collaborateurs, les multiples facettes de leur discipline.
«J’ai passé dix années à interroger la danse comme on éventre une poupée-pour savoir ce qu’elle a dans le corps. Je vis désormais avec une chimère qui me tire par les pieds et dont je remercie Alain Plagne d’avoir su me faire aimer « le plancher évité par bonds ou dur aux pointes » (Mallarmé).» (André S. Labarthe, Extrait de Cinéaste de notre temps, repris dans le carnet accompagnant le Dvd, 2004.)
«André S. Labarthe fait des films de danse où l’on parle beaucoup, ce qui peut paraître en contradiction avec la danse elle-même. Il y met beaucoup de silences et ces silences sont parfois des mots.
Ainsi, dans Sylvie Guillem au travail, le visage de la danseuse est cadré serré, dans un long plan fixe, le long monologue intérieur, en voix off, qui devait prendre là toute son ampleur est remplacé par rien. Ces mots qui manquent s’entendent presque plus que la voix que le silence remplace. Il paraît que la belle n’apprécia pas outre mesure.
Les films de danse d’ André S. Labarthe sont donc faits de mots.
Plus généralement, encore, la bande-son y est tout à fait curieuse. Il n’y a pas de musique et l’on entend une musique, celle des œuvres chorégraphiques, traitées comme un son naturel, d’ambiance.
André S. Labarthe traite de la musique de danse comme de la parole des danseurs, ou du bruit des pieds qui raclent le sol dans le Neumeier au travail. Ce sont les indices d’une réalité étrangère au film, ils indiquent que quelque chose se passe ailleurs.
Dès sa bande-son, le cinéaste nous explique qu’il ne s’agira pas du film d’une danse mais de l’histoire d’une certaine relation à la danse. Ce qui assez pervers.» (Philippe Verrièle, Extrait de Cinéaste de notre temps, repris dans le carnet accompagnant le Dvd, 2004.)
— Sylvie Guillem au travail, 1987, 52 min
La plus grande star de la danse française des années 1980 répète Raymonda dans la version de Noureev, Four Last Songs et In the Middle, Somewhat Elevated de Forsythe, ainsi que La Luna de Béjart.
— William Forsythe au travail, 1988, 56 min
André S. Labarthe recueille les réflexions du chorégraphe pendant ses répétitions avec les danseurs du New York City Ballet et du Ballet de Francfort et se fait le témoin de la parole libre de l’artiste.
— Patrick Dupond au travail, 1988, 57 min
Le danseur étoile et futur directeur artistique de l’Opéra de Paris révèle une personnalité et un talent hors du commun au travers d’une interview et d’extraits de répétitions et de représentations.
— Ushio Amagatsu, éléments de doctrine, 1993, 65 min
Pour Amagatsu, fondateur de la compagnie Sankai Juku, la danse butô est à la fois vie et mort: ses danseurs s’enduisent le corps de poudre blanche -couleur du deuil au Japon- et la poétisation de l’espace est comme un cadavre exquis, au sens littéral du terme.
— John Neumeier au travail, 1987, 77 min
Dans une ancienne fabrique de clous de la banlieue de Hambourg, Neumeier fait travailler les danseurs du ballet de l’Opéra à son chef-d’œuvre chorégraphique: La Passion selon Saint- Matthieu.