Lauréate du Prix Jean-François Prat en 2019, Miryam Haddad quitte la Syrie en 2012 et se détache ainsi d’un enseignement artistique qu’elle juge trop traditionnel. Puisant conjointement dans l’histoire de son pays, l’histoire de l’art et son histoire personnelle, elle façonne un répertoire de formes et de déformations comme autant de signifiants complémentaires.
« La complainte de Yam » : d’un monde à l’autre
Poursuivant sa formation aux Beaux-Arts de Paris dans l’atelier de Philippe Cognée, l’artiste préfère le trouble pictural à la précision du dessin préparatoire. Ne résultant d’aucun modèle préexistant, son œuvre hérite néanmoins de l’avant-garde européenne. Réminiscence de l’impressionnisme, de l’expressionnisme et du fauvisme, celle-ci s’avère réactualisée au prisme d’une mythologie, d’une culture et de conflits propres à son pays natal.
« La complainte de Yam » : l’équilibre du chaos
Que leur fond soit saturé ou laissé brut, les peintures de Miryam Haddad cèdent toujours à l’effervescence de la couleur. Dans la lignée d’un Vassily Kandinsky, les disques et arcs de cercle qui s’y superposent agissent alors comme des points d’ancrage et de départ à la lecture d’une œuvre vibrante. Ne subissant aucune dilution, mélange ou empâtement, ces formes pleines jouent de la persistance rétinienne par la netteté de leurs contours ; là où la vision d’une baleine, d’un cheval, d’un hippogriffe ou d’un visage se veut évanescente au sein de la représentation.
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