Delphine Deguislage, Franck Gérard, Rune Guneriussen, Angélique Lecaille, Briac Leprêtre, Edgar Martins, Nicolas Milhé, Jean-Claude Pondevie, Silvana Reggiardo, Pierrick Sorin, Ambroise Tézenas, Patrick Tourneboeuf, Thomas Tudoux
La collection #2
L’exposition « La collection #2 » s’ouvre sur une doudoune en ciment accrochée à l’entrée.Les œuvres de Briac Leprêtre surprennent en premier lieu par les sujets abordés: objets triviaux ou scènes du quotidien. Nicolas Milhé réalise des interventions plastiques à forte connotation politique et sociale. Avec sa statue en bronze Rosa Luxemburg, l’artiste développe un principe de réactivation anachronique d’un personnage historique, Rosa Luxemburg, militante marxiste, théoricienne du socialisme. Delphine Deguislage, emploie un vocabulaire de souvenirs très personnel, des motifs psychosexuels, et des matériaux faisant référence à l’enfance et l’ascendance. Un moulage de seins posé dans un vide-poche, Poison, insinue la toxicité potentielle de la relation parent-enfant.
Réalisées à partir de cartes postales vintages, collectées dans les brocantes de lieux de villégiatures en France, en Italie, en Espagne et en Belgique, les photographies de Patrick Tourneboeuf de la série «Blow-up», référence au film éponyme d’Antonioni, restituent une époque appartenant à la mémoire collective. Franck Gérard présente 16 images de la série «Un paysage», fruit d’une résidence au Domaine départemental de la Garenne Lemot à Gétigné – Clisson, où le photographe était invité en 2014. Rune Guneriussen, dont le travail s’articule autour de l’installation et de la photographie, utilise pour sa part le paysage, non comme une toile de fond, mais comme sujet même de l’installation. Dans ses agencements de lampes, mobilier ou livres il se sert des anfractuosités, des arbres et de la végétation pour obtenir l’effet recherché. Rélaisées principalement sur des plages portugaises sur une période de 2 ans, les images de The Accidental Theorist d’Edgar Martins sont une série d’instantanés qui se révèlent indépendantes de tout motif ou objectif.
Les choix de cadrage très cinématographiques de Jean-Claude Pondevie créent un hors champ omniprésent et renforcent la sensation d’irréalité. Ses monochromes noirs, révèlent, après une observation attentive, des intérieurs abandonnés, des paysages de friches urbaines ou de désert. Cherchant à photographier le temps qui passe, Ambroise Tézenas nous propose des images très oniriques de Paris, qui bien qu’actuelles, semblent surgir du passé. L’air ou l’optique de Silvana Reggiardo est un ensemble d’images élaboré à partir de photographies du ciel pris en reflet dans des fenêtres dans des architectures de zones urbaines. La photographe suit un minutieux protocole en faisant tout d’abord abstraction de la fenêtre, en (re)cadrant de façon à supprimer la profondeur, à écraser les quelques éléments derrière les surfaces de verre.
Le très grand format à la mine de plomb d’Angélique Lecaille, Campo del Cielo, fait référence au nom d’une météorite tombée en Argentine sur la plaine du Gran Chaco. Les tribus précolombiennes vénéraient ce lieu et y pratiquaient un culte solaire, considérant ces fragments extraterrestres comme des fragments du soleil envoyés par le Dieu solaire. 1576, éjecta, multiple en bois sablé de l’artiste également présenté dans l’exposition, a été réalisé à partir d’un fragment de la météorite Campo del cielo. La recherche artistique de Thomas Tudoux prend de multiples formes (dessin, vidéo, texte, installation…) et explore essentiellement notre rapport au travail et à l’hyperactivité. Pensée sur le mode du répertoire, la série de dessins présentée ici, «Décubitus (répertoire)», suggère la présence du lit à travers le montage d’éléments mobiliers. L’exposition présente également l’installation Magic Santa Claus, un des «théâtres optiques» de Pierrick Sorin, mélanges d’ingénieux bricolages et de technologies nouvelles, qui lui permettent d’apparaître comme par magie, dans l’espace, sous forme de petit hologramme, parmi de vrais objets.